L'annonce anticipée du ministre de l'Intérieur n'entre pas, à ce stade, dans les détails d'une mesure qui ne s'appliquera pas avant le 1er janvier 2024. Elle part d'une évidence rappelée par Gérald Darmanin lui-même : il s'agit d'« introduire une indulgence administrative à l'égard de ces manquements relevant davantage du manque d'attention que de la volonté délibérée de s'affranchir de la règle », estime le ministre de l'Intérieur.
Plus permissif en ville
Et 5 km/h rapportés à 50 en ville, c'est 10 % de tolérance là où cela ne représente plus que 5,56 % à 90 km/h et 3,85 % à 130. Il y a donc avec cette mesure, si elle restait unilatérale, plus qu'une distorsion selon l'itinéraire emprunté. Le problème est qu'il y a un raisonnement à rebours de la logique, plus permissif en ville qu'à la campagne. Au moment où les rodéos urbains défraient la chronique avec des individus qui ne respectent rien et avec des autorités dépassées par le phénomène, le signal donné aux autres usagers raisonnables ne relève sans doute pas de la plus fine pédagogie.
La tolérance est néanmoins utile afin de ne pas mélanger petits et moyens excès de vitesse. « Jusqu'à présent, un excès de vitesse de 1 km/h ou de 19 km/h au-dessus de la limitation de vitesse autorisée était sanctionné de la même manière hors agglomération : 68 euros et 1 point. Ainsi, on considérait la faute involontaire de 1 km/h aussi grave qu'un excès de vitesse de 19 km/h, rappelle Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes. Mais, dans les faits, un dépassement de 5 km/h en ville reste plus grave que le même sur route ou autoroute.
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