Le salaire minimum en Bulgarie est de huit fois inférieur à celui du Luxembourg
Selon les chiffres d’Eurostat, c’est entre le Luxembourg et la Bulgarie que la différence est la plus grande : dans le Grand-duché, le salaire minimum s’élève à 1 999 € tandis que dans le pays des Balkans, il est huit fois inférieur, à 261 €. Même une fois les différences de prix prises en compte, l’écart reste considérable, avec 546 € en Bulgarie contre 1 597 € au Luxembourg, en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Huit autres pays ont un salaire minimal mensuel inférieur à 500 € : Lituanie, Roumanie, Lettonie, Hongrie (418 €), Croatie, République tchèque, Slovaquie (480 €) et Estonie
Entre les deux, le reste des États membres de l’Union européenne peut être réparti en trois groupes, d’après Eurostat. En plus de la Bulgarie, huit autres pays ont un salaire minimal mensuel inférieur à 500 € : la Lituanie (400 €), la Roumanie (408 €), la Lettonie (430 €), la Hongrie (418 €), la Croatie (465 €), la République tchèque (468 €), la Slovaquie (480 €) et l’Estonie (500 €). Deux autres pays, non membres de l’UE, viennent compléter ce tableau : la Serbie (285 €) et l’Albanie (181 €).
Six pays de l’Union européenne n’ont pas de salaire minimum
Quatre pays versent un salaire minimal compris entre 500 € et 1 000 € : Portugal, Grèce, Malte et Slovénie
Quatre pays versent un salaire minimal compris entre 500 € et 1 000 € : 700 € pour le Portugal à compter du 1er janvier 2019, 684 € pour la Grèce, 748 € pour Malte et 843 € pour la Slovénie. Si la Pologne se situe dans cette fourchette intermédiaire, son salaire minimum moyen (503 €) la rapproche néanmoins plus de l’Estonie et des pays versant de petits salaires.
Le salaire minimum est supérieur à 1 000 € en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Belgique et aux Pays-Bas
Parmi les pays dont le salaire minimum est supérieur à 1 000 €, on trouvera en 2019 l’Espagne, qui passera de 859 € à 1 050 € à la suite de son augmentation annoncée de 22 %. On retrouve également le Royaume-Uni (1 464 €), l’Allemagne (1 498 €), la France, actuellement à 1 498 € qui devrait passer à 1 521 € si l’on ne prend en compte que l’augmentation de 1,54 % prévue au 1er janvier (la hausse de 100 euros annoncée par Emmanuel Macron reposant en réalité en grande partie sur une revalorisation accélérée de la prime d’activité), la Belgique (1 563 €), les Pays-Bas (1 594 €) et l’Irlande (1 614 €). Tous ces pays restent loin derrière le Luxembourg, à 1 999 €.
Pour rappel, six des vingt-huit pays de l’Union européenne n’ont pas instauré de salaire minimum national : le Danemark, l’Italie, Chypre, l’Autriche, la Finlande et la Suède. L’Allemagne, de son côté, ne l’a mis en place que très récemment, au 1er janvier 2015.
Les écarts persistent malgré une hausse généralisée des salaires minimums
La situation persiste depuis plusieurs années : des disparités importantes apparaissent entre les différents pays de l’Union européenne, en particulier entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest et du Nord. Si l’ensemble des États membres, à l’exception de la Grèce, ont vu leur salaire minimal augmenter en dix ans, la position de chacun n’a que très faiblement évolué dans le classement des salaires minimums et au sein des trois groupes identifiés.
L’Irlande, le Royaume-Uni et la France demeurent dans le haut du classement
D’après Eurostat, depuis 2008, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie sont les trois pays où le taux moyen annuel d’augmentation des salaires a été le plus élevé. À l’inverse, l’Irlande, le Royaume-Uni et la France sont ceux qui ont connu les plus faibles taux d’augmentation, avant celle promise récemment par Emmanuel Macron. Mais ces évolutions n’ont pas permis de produire de grands changements : la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie conservent un salaire minimum inférieur à 500 €, tandis que l’Irlande, le Royaume-Uni et la France demeurent dans le haut du classement. Par ailleurs, en 2008, le Luxembourg était déjà le pays avec le plus haut salaire minimal (1570 €) alors que la Bulgarie était en bas du classement (112 €), comme aujourd’hui.
Bientôt un salaire minimum européen ?
Ces écarts de salaires contribuent à nourrir la concurrence entre les différents pays de l’Union européenne, favorisant le plus souvent un « dumping social ». Plusieurs voix se sont élevées pour y mettre fin et évoquer la possibilité d’un « salaire minimum européen », comme Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, ou encore plusieurs ministres des Affaires étrangères dans une tribune publiée en mars dernier. Dans son discours à la Sorbonne sur la refondation de l’Europe, en septembre dernier, Emmanuel Macron s’était également prononcé en faveur d’une convergence progressive des salaires au sein de l’UE.
C’est bien cette voie que semblent suivre les discussions au Parlement européen depuis plusieurs années. En décembre 2016, une résolution « sur un socle européen des droits sociaux » avait été adoptée. Ce texte, non contraignant, « recommande d’établir des salaires minimums nationaux par la voie législative ou par la négociation collective » au sein de chaque pays sans que le montant soit fixé à l’échelle communautaire par l’Union européenne elle-même. Ne disposant d’aucune compétence spécifique en matière de salaires, la Commission européenne ne peut agir dans ce domaine qui demeure entre les mains des États.
Selon les chiffres d’Eurostat, c’est entre le Luxembourg et la Bulgarie que la différence est la plus grande : dans le Grand-duché, le salaire minimum s’élève à 1 999 € tandis que dans le pays des Balkans, il est huit fois inférieur, à 261 €. Même une fois les différences de prix prises en compte, l’écart reste considérable, avec 546 € en Bulgarie contre 1 597 € au Luxembourg, en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Huit autres pays ont un salaire minimal mensuel inférieur à 500 € : Lituanie, Roumanie, Lettonie, Hongrie (418 €), Croatie, République tchèque, Slovaquie (480 €) et Estonie
Entre les deux, le reste des États membres de l’Union européenne peut être réparti en trois groupes, d’après Eurostat. En plus de la Bulgarie, huit autres pays ont un salaire minimal mensuel inférieur à 500 € : la Lituanie (400 €), la Roumanie (408 €), la Lettonie (430 €), la Hongrie (418 €), la Croatie (465 €), la République tchèque (468 €), la Slovaquie (480 €) et l’Estonie (500 €). Deux autres pays, non membres de l’UE, viennent compléter ce tableau : la Serbie (285 €) et l’Albanie (181 €).
Six pays de l’Union européenne n’ont pas de salaire minimum
Quatre pays versent un salaire minimal compris entre 500 € et 1 000 € : Portugal, Grèce, Malte et Slovénie
Quatre pays versent un salaire minimal compris entre 500 € et 1 000 € : 700 € pour le Portugal à compter du 1er janvier 2019, 684 € pour la Grèce, 748 € pour Malte et 843 € pour la Slovénie. Si la Pologne se situe dans cette fourchette intermédiaire, son salaire minimum moyen (503 €) la rapproche néanmoins plus de l’Estonie et des pays versant de petits salaires.
Le salaire minimum est supérieur à 1 000 € en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Belgique et aux Pays-Bas
Parmi les pays dont le salaire minimum est supérieur à 1 000 €, on trouvera en 2019 l’Espagne, qui passera de 859 € à 1 050 € à la suite de son augmentation annoncée de 22 %. On retrouve également le Royaume-Uni (1 464 €), l’Allemagne (1 498 €), la France, actuellement à 1 498 € qui devrait passer à 1 521 € si l’on ne prend en compte que l’augmentation de 1,54 % prévue au 1er janvier (la hausse de 100 euros annoncée par Emmanuel Macron reposant en réalité en grande partie sur une revalorisation accélérée de la prime d’activité), la Belgique (1 563 €), les Pays-Bas (1 594 €) et l’Irlande (1 614 €). Tous ces pays restent loin derrière le Luxembourg, à 1 999 €.
Pour rappel, six des vingt-huit pays de l’Union européenne n’ont pas instauré de salaire minimum national : le Danemark, l’Italie, Chypre, l’Autriche, la Finlande et la Suède. L’Allemagne, de son côté, ne l’a mis en place que très récemment, au 1er janvier 2015.
Les écarts persistent malgré une hausse généralisée des salaires minimums
La situation persiste depuis plusieurs années : des disparités importantes apparaissent entre les différents pays de l’Union européenne, en particulier entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest et du Nord. Si l’ensemble des États membres, à l’exception de la Grèce, ont vu leur salaire minimal augmenter en dix ans, la position de chacun n’a que très faiblement évolué dans le classement des salaires minimums et au sein des trois groupes identifiés.
L’Irlande, le Royaume-Uni et la France demeurent dans le haut du classement
D’après Eurostat, depuis 2008, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie sont les trois pays où le taux moyen annuel d’augmentation des salaires a été le plus élevé. À l’inverse, l’Irlande, le Royaume-Uni et la France sont ceux qui ont connu les plus faibles taux d’augmentation, avant celle promise récemment par Emmanuel Macron. Mais ces évolutions n’ont pas permis de produire de grands changements : la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie conservent un salaire minimum inférieur à 500 €, tandis que l’Irlande, le Royaume-Uni et la France demeurent dans le haut du classement. Par ailleurs, en 2008, le Luxembourg était déjà le pays avec le plus haut salaire minimal (1570 €) alors que la Bulgarie était en bas du classement (112 €), comme aujourd’hui.
Bientôt un salaire minimum européen ?
Ces écarts de salaires contribuent à nourrir la concurrence entre les différents pays de l’Union européenne, favorisant le plus souvent un « dumping social ». Plusieurs voix se sont élevées pour y mettre fin et évoquer la possibilité d’un « salaire minimum européen », comme Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, ou encore plusieurs ministres des Affaires étrangères dans une tribune publiée en mars dernier. Dans son discours à la Sorbonne sur la refondation de l’Europe, en septembre dernier, Emmanuel Macron s’était également prononcé en faveur d’une convergence progressive des salaires au sein de l’UE.
C’est bien cette voie que semblent suivre les discussions au Parlement européen depuis plusieurs années. En décembre 2016, une résolution « sur un socle européen des droits sociaux » avait été adoptée. Ce texte, non contraignant, « recommande d’établir des salaires minimums nationaux par la voie législative ou par la négociation collective » au sein de chaque pays sans que le montant soit fixé à l’échelle communautaire par l’Union européenne elle-même. Ne disposant d’aucune compétence spécifique en matière de salaires, la Commission européenne ne peut agir dans ce domaine qui demeure entre les mains des États.