Au mois de janvier dernier, lors d'une matinée organisée par le club Ville hybride, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris chargé, notamment, de l'urbanisme, de l'architecture et du Grand Paris, déclarait que détruire le périphérique était « un fantasme ».
Certes, mais comment le reconstruire ? Revêtements antibruit, végétalisation, voie réservée aux usages collectifs, couverture de certaines portions, passage de quatre à trois files : les projets ne manquent pas pour actualiser le périphérique et sont au cœur des travaux de l'Atelier parisien d'urbanisme.
Une infrastructure est aussi sociale et écologique
Si une consultation vient d'être ouverte sur les « modalités du projet de voie dédiée au covoiturage et aux transports collectifs », ce sont toutes les voies possibles de l'avenir du périphérique qu'il faudrait ouvrir à projet. Les concepts forgés par l'économie du bien-être pourraient ici servir de boussole.
La première question est de savoir ce que l'on entend par « infrastructure ». Pour Karl Marx, il s'agit d'une fondation constituée de forces productives et de rapports de production sur laquelle repose une superstructure, elle-même à deux étages : les institutions et les idéologies.
Très récemment, cet enjeu de définition a été soulevé, outre-Atlantique, autour du plan d'investissement voulu par le président démocrate américain Joe Biden. En novembre 2021, le Congrès n'adoptait qu'un des trois piliers du plan initial, celui intitulé « infrastructures », compris au sens étroitement matériel du terme : 1 200 milliards de dollars étaient engagés sur dix ans pour entretenir les ponts, les routes et permettre le déploiement d'une connexion Internet haut débit partout sur le territoire américain.
Mais la société américaine, dans laquelle l'espérance de vie continue de baisser inexorablement alors qu'elle a rebondi dans les pays comparables après le pire du Covid-19, a tout autant besoin de nouvelles fondations sociales et environnementales.
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