La destruction du Léviathan (1865) - Gustave Doré
L'ambition de Philippe Crignon est ici de justifier en quoi Hobbes est l'initiateur d'une nouvelle ère de la philosophie politique. L'auteur s'attache notamment à démontrer que cette nouvelle philosophie constitue une rupture avec les thèses classiques de la philosophie de l'ncarnation de l'État par ailleurs largement définies dans l'œuvre hobbesienne.
La véritable originalité du travail de Philippe Crignon réside dans son examen étroit des traits distinctifs de l'ontologie politique de Thomas Hobbes. L'auteur les replaçe ainsi dans l'histoire de la philosophie politique au côté de ses contributeurs majeurs. Parler d'ontologie en faisant référence à l'œuvre de Hobbes peut sembler surprenant tant ce dernier s'intéresse à l'État avant de s'intéresser à l'Homme, et pourtant.
Pour Philippe Crignon, le recours au prisme de l'ontologie constitue le critère nécessaire pour comprendre la pensée de Hobbes dans son entièreté. L'État tel qu'il est conçu par Hobbes s'apparente à un être en ce sens qu'il est l'institution qui pacifie les relations entre les Hommes et leur permet d'exister réellement sous une forme nouvelle et distincte de l'état de nature. En somme pour Hobbes, la paix est la condition vitale de 'existence d'une société.
Ce rapprochement de l'État avec le domaine de l'étant dans l'œuvre de Hobbes, tout lecteur peut la toucher du doigt à travers l'usage que fait le philosophe de la figure mythique du Leviathan. Dans son ouvrage, Philippe Crignon l'explicite donc en toutes lettres. D'après lui, l'invocation du Leviathan par Hobbes constitue la tentative du philosophe pour mettre une identité sur un concept et l'ancrer dans la sphère de l'être.
Ainsi arrimé, l'État relève donc du ressort de l'ontologie. Les conséquences de cette conception de l'État sont importantes dans la philosophie de Hobbes. Philippe Crignon montre notamment comment elle permet de comprendre les relations du peuple avec son souverain. L'État compris comme une union civile permet ainsi notamment l'identification des individus à un leader. C'est par ce procédé que Hobbes envisage la possibilité pour une multitude de personnes de transférer leur volonté à un représentant unique. Autre élément remarquable de la pensée hobésienne et justement souligné par Philippe Crignon, la représentation intervient avant et pendant la constitution de l'État, mais n'en constitue pas le résultat. C'est ainsi qu'est mise en lumière la seconde condition vitale de l'existence d'une société.
La paix et le concours des hommes sont donc nécessaires à la fondation de l'État selon Hobbes. Mais ce concours, rappelle Philippe Crignon, n'est pas synonyme d'adhésion aveugle. Il ne désigne en effet sous la plume de Thomas Hobbes que le simple respect du cadre légal. En revanche, lorsque l'autorité politique s'étend à la conscience collective et conquiert son adhésion au-delà des ses limites souhaitables, 'État devient une structure oppressante. Cette lecture de l'œuvre du philosophe anglais pousse ainsi Philippe Crignon à conclure qu'il était ainsi le premier théoricien du totalitarisme. Et comment mieux représenter cet État tyrannique que sous les traits d'un monstre biblique ? L'œuvre de Hobbes dépasse la seule opposition entre état de nature et société et révèle un pan supplémentaire de sa profondeur.
La véritable originalité du travail de Philippe Crignon réside dans son examen étroit des traits distinctifs de l'ontologie politique de Thomas Hobbes. L'auteur les replaçe ainsi dans l'histoire de la philosophie politique au côté de ses contributeurs majeurs. Parler d'ontologie en faisant référence à l'œuvre de Hobbes peut sembler surprenant tant ce dernier s'intéresse à l'État avant de s'intéresser à l'Homme, et pourtant.
Pour Philippe Crignon, le recours au prisme de l'ontologie constitue le critère nécessaire pour comprendre la pensée de Hobbes dans son entièreté. L'État tel qu'il est conçu par Hobbes s'apparente à un être en ce sens qu'il est l'institution qui pacifie les relations entre les Hommes et leur permet d'exister réellement sous une forme nouvelle et distincte de l'état de nature. En somme pour Hobbes, la paix est la condition vitale de 'existence d'une société.
Ce rapprochement de l'État avec le domaine de l'étant dans l'œuvre de Hobbes, tout lecteur peut la toucher du doigt à travers l'usage que fait le philosophe de la figure mythique du Leviathan. Dans son ouvrage, Philippe Crignon l'explicite donc en toutes lettres. D'après lui, l'invocation du Leviathan par Hobbes constitue la tentative du philosophe pour mettre une identité sur un concept et l'ancrer dans la sphère de l'être.
Ainsi arrimé, l'État relève donc du ressort de l'ontologie. Les conséquences de cette conception de l'État sont importantes dans la philosophie de Hobbes. Philippe Crignon montre notamment comment elle permet de comprendre les relations du peuple avec son souverain. L'État compris comme une union civile permet ainsi notamment l'identification des individus à un leader. C'est par ce procédé que Hobbes envisage la possibilité pour une multitude de personnes de transférer leur volonté à un représentant unique. Autre élément remarquable de la pensée hobésienne et justement souligné par Philippe Crignon, la représentation intervient avant et pendant la constitution de l'État, mais n'en constitue pas le résultat. C'est ainsi qu'est mise en lumière la seconde condition vitale de l'existence d'une société.
La paix et le concours des hommes sont donc nécessaires à la fondation de l'État selon Hobbes. Mais ce concours, rappelle Philippe Crignon, n'est pas synonyme d'adhésion aveugle. Il ne désigne en effet sous la plume de Thomas Hobbes que le simple respect du cadre légal. En revanche, lorsque l'autorité politique s'étend à la conscience collective et conquiert son adhésion au-delà des ses limites souhaitables, 'État devient une structure oppressante. Cette lecture de l'œuvre du philosophe anglais pousse ainsi Philippe Crignon à conclure qu'il était ainsi le premier théoricien du totalitarisme. Et comment mieux représenter cet État tyrannique que sous les traits d'un monstre biblique ? L'œuvre de Hobbes dépasse la seule opposition entre état de nature et société et révèle un pan supplémentaire de sa profondeur.