La religion s’avère souvent être un sujet sensible, qui divise lorsqu’on l’évoque. N’est-ce pas pourtant contradictoire avec la définition même du mot, puisque le terme religion désigne le lien qui nous unit à Dieu et, par lui, à tout croyant ?! Mais il est vrai que la foi en Dieu ne dispense pas de divergences entre croyants, selon la conception que chacun s’en fait et la confession religieuse à laquelle il adhère. Il ne s’agit pas alors de balayer toute discussion comme inutile, au prétexte de la foi en un seul et même Dieu ; il s’agit plutôt de savoir quelle est notre foi pour savoir en discuter. Connaître la foi qui nous qualifie, c’est connaître notre propre identité. Affirmer sa propre identité consiste à l’afficher et, ainsi, permettre un véritable dialogue. C’est ici une question de respect envers notre interlocuteur, qui a le droit de savoir qui nous sommes, pour nous faire part de son avis.
La religion chrétienne s’avère souvent être un sujet sensible, lorsqu’on évoque les divisions au sein même de ceux qui croient au Christ comme fils de Dieu. Sans minimiser les oppositions théologiques légitimes et qui supposent d’approfondir les raisons de notre foi, ne doit-on pas savoir aussi les dépasser pour ne jamais oublier la fraternité fondamentale qu’implique le baptême ?
Mais voilà que nous nous heurtons à une autre difficulté : la diversité des sensibilités, au sein même de l’Église catholique, crée des dissensions parfois virulentes. Oubliant qu’une seule et même foi nous unit, oubliant la légitime diversité d’approches, en raison de la diversité de nos sensibilités, nous nous agonisons de mépris entre paroisses au style varié, entre communautés au style varié, entre pratiques et rites au style varié...
Au nom de notre commun amour pour Dieu, veillons à ne pas scandaliser ceux qui souhaiteraient être unis à Dieu et aux croyants ; au nom de notre amour pour le Christ, veillons à ne pas scandaliser ceux qui souhaiteraient la fraternité offerte par le baptême ; au nom de notre amour pour l’Église catholique, veillons à ne pas faire un sujet sensible d’une question de sensibilité...