Fruit de plusieurs années de recherche Lilian Mathieu propose une sociologie personnelle des mouvements sociaux. Pour lui, la protestation se conçoit au sein du monde social comme un ensemble de pratiques et d'idées cohérentes et autonomes ; un microcosme ou un espace régi par des principes qui lui sont propres. Au sein de cet espace, les militants et les organisations entretiennent des relations ; ce sont elles qui retiennent toute l'attention de Lilian Mathieu.
Le concept d'espace proposé par Lilian Mathieu est le résultat de sa volonté de dépasser un cadre d'analyse strictement bourdieusien. Il peut en effet être rapproché du concept sociologique de « champ » d'activité en ce sens qu'il est défini comme un contexte social répondant à ses propres mécaniques de fonctionnement et est animé par des acteurs qui entretiennent entre des liens d'interdépendance.
Ce point du cadre de l'analyse Lilian Mathieu étant établi, l'auteur s'attelle à caractériser les pratiques et relations qui structurent l'espace des mouvements sociaux. Soucieux de ne pas proposer de catégories fermées, Lilian Mathieu donne des exemples convergents vers un type de pratiques faisant référence dans l'espace protestataire. Lorsque l'auteur cite le rappel à l'ordre, l'autocensure ou l'humour dans le cadre d'une étude des pratiques structurantes dans les mouvements sociaux, c'est pour pour illustrer le caractère informel de ces pratiques plus que pour en donner une liste exhaustive.
Outre ces éléments relationnels, les mouvements sociaux sont également marqués par la récurrence de certaines références cognitives propres. C'est assurément leur examen qui fournit à Lilian Mathieu l'opportunité d'illustrer le mieux sa connaissance particulièrement fine du sujet. L'auteur démontre en effet en quoi certaines catégories sociales sont plus enclines à participer que d'autres à prendre part à des mouvements sociaux, mais aussi en quoi les militants partagent un profil enclin à questionner l'ordre social et lancer des actions collectives. Selon l'auteur, la propension à participer à la protestation sociale se développe donc dès les premiers instants du processus de socialisation : en famille ou à l'école notamment.
L'Espace des mouvements sociaux fait preuve d'une grande cohérence dans sa description de la protestation sociale et de son intégration dans l'ensemble du corps social. Selon Lilian Mathieu, la protestation sociale est un concept ayant de multiples dimensions : elle recouvre en effet des aspects structurel, pratique et cognitif qui la caractérisent de la même façon que le champ professionnel par exemple. Si l'ouvrage traite avant tout de cas de protestation tirée du contexte français, ils n'en sont pas moins pour la plupart tirés d'études personnellement réalisées par l'auteur. Lilan Mathieu signe ainsi ici un ouvrage technique, mais accessible, car richement illustré et étayé.
Le concept d'espace proposé par Lilian Mathieu est le résultat de sa volonté de dépasser un cadre d'analyse strictement bourdieusien. Il peut en effet être rapproché du concept sociologique de « champ » d'activité en ce sens qu'il est défini comme un contexte social répondant à ses propres mécaniques de fonctionnement et est animé par des acteurs qui entretiennent entre des liens d'interdépendance.
Ce point du cadre de l'analyse Lilian Mathieu étant établi, l'auteur s'attelle à caractériser les pratiques et relations qui structurent l'espace des mouvements sociaux. Soucieux de ne pas proposer de catégories fermées, Lilian Mathieu donne des exemples convergents vers un type de pratiques faisant référence dans l'espace protestataire. Lorsque l'auteur cite le rappel à l'ordre, l'autocensure ou l'humour dans le cadre d'une étude des pratiques structurantes dans les mouvements sociaux, c'est pour pour illustrer le caractère informel de ces pratiques plus que pour en donner une liste exhaustive.
Outre ces éléments relationnels, les mouvements sociaux sont également marqués par la récurrence de certaines références cognitives propres. C'est assurément leur examen qui fournit à Lilian Mathieu l'opportunité d'illustrer le mieux sa connaissance particulièrement fine du sujet. L'auteur démontre en effet en quoi certaines catégories sociales sont plus enclines à participer que d'autres à prendre part à des mouvements sociaux, mais aussi en quoi les militants partagent un profil enclin à questionner l'ordre social et lancer des actions collectives. Selon l'auteur, la propension à participer à la protestation sociale se développe donc dès les premiers instants du processus de socialisation : en famille ou à l'école notamment.
L'Espace des mouvements sociaux fait preuve d'une grande cohérence dans sa description de la protestation sociale et de son intégration dans l'ensemble du corps social. Selon Lilian Mathieu, la protestation sociale est un concept ayant de multiples dimensions : elle recouvre en effet des aspects structurel, pratique et cognitif qui la caractérisent de la même façon que le champ professionnel par exemple. Si l'ouvrage traite avant tout de cas de protestation tirée du contexte français, ils n'en sont pas moins pour la plupart tirés d'études personnellement réalisées par l'auteur. Lilan Mathieu signe ainsi ici un ouvrage technique, mais accessible, car richement illustré et étayé.
(1) MATHIEU, L., L'Espace des mouvements sociaux, Éditions du Croquant, Coll. Sociopo, 2012, 285 pp..