L'ouvrage d'Anne Martin-Fugier se distingue de l'ouvrage historique classique en ce sens qu'il propose une histoire non linéaire. Plutôt que de chercher à prouver la solidité d'une quelconque thèse en s'appuyant sur un récit précis du règne de Louis-Philippe, l'auteure préfère explorer des épisodes de ce règne ou en rapprocher plusieurs de façon à dresser un portrait humain et vivant de son objet d'étude. À cheval entre la narration et l'analyse historique, Anne Martin-Fugier propose ainsi un livre captivant.
Le lecteur féru d'Histoire prendra plaisir à parcourir les pages de cet ouvrage qui parvient à restituer tout le bouillonnement politique propre à cette Monarchie de Juillet dont on oublie trop souvent qu'elle est un temps fondamental de l'Histoire politique de France. Car Louis-Philippe se trouve à la tête d'un système politique faisant le grand écart entre la tradition et la modernité. Il apparaît ainsi pris dans une dynamique d'évolution dont il s'accommode parfois, et qui le dépasse souvent.
Ce grand écart s'impose de façon récurrente à l'esprit du monarque sous la forme d'un dilemme. Anne Martin-Fugier décrit en effet un Louis-Philippe incapable de préférer résolument les habits sacrés du monarque ou de prendre définitivement le parti de la bourgeoisie qui le soutient initialement. Cette réflexion trouve ainsi son illustration la plus parfaite quand l'auteure rappelle comment le monarque finira sa vie en exil et criblée de dettes, bien qu'il eut un grand patrimoine foncier.
Anne Martin-Fugier brosse le portrait d'un monarque pris entre deux univers jusque dans l'éducation de ses propres enfants. Ces derniers, mêlés à la progéniture de la bourgeoisie, reçoivent une éducation libérale, mais n'en étaient ainsi pas moins maintenus à l'écart par des précepteurs chargés de compléter leur cursus. L'entre-deux monde transparait également dans la vie intime du monarque où règne une certaine proximité entre les membres de la famille. Anne Martin-Fugier présente ainsi un Louis-Philippe bien loin du protocole habituellement exigé par son statut.
Le portrait de Louis-Philippe brossé par Anne Martin-Fugier fait office d'illustration originale de l'orléanisme. À travers la vie du monarque, on distingue cette conception politique particulière, que l'on serait presque tenté de qualifier ici de transitoire. Elle respecte ainsi les principes de la Révolution sans être pour autant tout à fait détachée de la monarchie. Elle n'a que peu d'intérêt pour la religion, mais acceptant de bonnes grâces de se prêter à ses rites. Elle impose au prince de régner, mais souhaite lui garantir une forme de vie privée et d'intimité. C'est d'ailleurs cette ambiguïté qui finira par causer la chute de Louis-Philippe : le monarque perd en effet le soutien de sa base politique bourgeoise lorsqu'il refuse d'abaisser le cens et d'inclure politiquement ces élites nouvelles. Récit vivant, Louis-Philippe et sa famille offrent donc à son lecteur une plaisante immersion dans la vie du monarque ainsi que dans son contexte politique si particulier.
Le lecteur féru d'Histoire prendra plaisir à parcourir les pages de cet ouvrage qui parvient à restituer tout le bouillonnement politique propre à cette Monarchie de Juillet dont on oublie trop souvent qu'elle est un temps fondamental de l'Histoire politique de France. Car Louis-Philippe se trouve à la tête d'un système politique faisant le grand écart entre la tradition et la modernité. Il apparaît ainsi pris dans une dynamique d'évolution dont il s'accommode parfois, et qui le dépasse souvent.
Ce grand écart s'impose de façon récurrente à l'esprit du monarque sous la forme d'un dilemme. Anne Martin-Fugier décrit en effet un Louis-Philippe incapable de préférer résolument les habits sacrés du monarque ou de prendre définitivement le parti de la bourgeoisie qui le soutient initialement. Cette réflexion trouve ainsi son illustration la plus parfaite quand l'auteure rappelle comment le monarque finira sa vie en exil et criblée de dettes, bien qu'il eut un grand patrimoine foncier.
Anne Martin-Fugier brosse le portrait d'un monarque pris entre deux univers jusque dans l'éducation de ses propres enfants. Ces derniers, mêlés à la progéniture de la bourgeoisie, reçoivent une éducation libérale, mais n'en étaient ainsi pas moins maintenus à l'écart par des précepteurs chargés de compléter leur cursus. L'entre-deux monde transparait également dans la vie intime du monarque où règne une certaine proximité entre les membres de la famille. Anne Martin-Fugier présente ainsi un Louis-Philippe bien loin du protocole habituellement exigé par son statut.
Le portrait de Louis-Philippe brossé par Anne Martin-Fugier fait office d'illustration originale de l'orléanisme. À travers la vie du monarque, on distingue cette conception politique particulière, que l'on serait presque tenté de qualifier ici de transitoire. Elle respecte ainsi les principes de la Révolution sans être pour autant tout à fait détachée de la monarchie. Elle n'a que peu d'intérêt pour la religion, mais acceptant de bonnes grâces de se prêter à ses rites. Elle impose au prince de régner, mais souhaite lui garantir une forme de vie privée et d'intimité. C'est d'ailleurs cette ambiguïté qui finira par causer la chute de Louis-Philippe : le monarque perd en effet le soutien de sa base politique bourgeoise lorsqu'il refuse d'abaisser le cens et d'inclure politiquement ces élites nouvelles. Récit vivant, Louis-Philippe et sa famille offrent donc à son lecteur une plaisante immersion dans la vie du monarque ainsi que dans son contexte politique si particulier.
(1) MARTIN-FUGIER, Louis-Philippe et sa famille : 1830-1848, Librairie Académique Perrin, Collection Tempus, 2012, 294pp..