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Les réalités de l'étudiant Erasmus


Mercredi 11 Septembre 2013



Bien que la mobilité des jeunes Français et leur expatriation sont devenues l'un des marronniers de l'actualité économique, les causes et les effets de ce phénomène ne sont que trop rarement mis en exergue. En 2012, Valérie Erlich s'est efforcée de remédier à ce problème en publiant une étude intitulée Les Mobilités étudiantes(1). Dans cet ouvrage sont présentées et analysées des données concernant la mobilité des étudiants européens dans ce laboratoire qu'est le Vieux Continent.



Les réalités de l'étudiant Erasmus
La question directrice de l'ouvrage est simple. L'auteur cherche en effet à savoir si l'Université sert aujourd'hui le projet d'intégration européenne. Quoi de plus naturel dans ce contexte que de s'intéresser aux échanges entre les établissements de formation, et particulièrement à leurs échanges humains. Valérie Erlich conserve ainsi notamment le souci de constater si oui ou non, les mesures d'harmonisation et d'internationalisation des parcours d'enseignement au sein de l'Union européenne se répercutent sur le comportement des individus.
 
Un premier développement permet à l'auteur de contextualiser les enjeux de l'enseignement supérieur dans un contexte de compétition internationale entre les établissements. L'occasion pour Valérie Erlich de rappeler que la pratique des échanges étudiants est loin de n'être motivée que par les considérations pédagogiques des établissements. Ceux-ci rivalisent en effet
 
À l'issue de cette première partie, l'auteur passe à une approche plus statistique du sujet. Limitée tant par la qualité que la quantité de données disponibles, Valérie Erlich met toutefois en exergue quelques tendances intéressantes. La proportion d'étudiants mobiles au sein de la population étudiante globale est par exemple stable depuis les années 1990. Il semble également que les inégalités sociales conditionnent également les chances d'accès des étudiants à la mobilité.
 
De ce constat découle ainsi naturellement un dernier segment de l'ouvrage qui s'attardent plus en détail sur le rapport entre l'identité des étudiants mobiles leur expérience à l'étranger. Du passeport vers l'éducation de haut niveau, à la simple expérience culturelle, en passant par l'expérience obligée pour décrocher un emploi donné : les étudiants mobiles n'accordent pas tous la même importance à leur expérience à l'étranger en fonction de leurs origines. La plupart s'accordent en revanche à reconnaître un lien particulier développé avec le pays d'accueil.
 
Ainsi l'ouvrage de Valérie Erlich peut-il se lire comme un démenti du mythe selon lequel des politiques telles qu'Erasmus favoriseraient l'émergence d'un sentiment d'appartenance à l'espace européen. Plus marqué par la double culture que par la véritable transnationalité, le parcours des étudiants mobiles conduit donc à appréhender différemment les vecteurs de l'adhésion des peuples au projet européen, en même temps que le parcours éducatif des jeunes étudiants à l'ère de la mondialisation.
 
(1) ERLICH, V., Les Mobilités étudiantes, La Documentation française, Paris, 2012, 224 pp..










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