Non sans audace, Christian Chelebourg prends le parti de considérer dans Les Ecofictions, la science-fiction comme matière première historique et sociologique. C'est d'ailleurs un thème particulier qui attire ici son attention et fait de son étude une démarche originale, mais non dénuée d'une certaine rigueur. Chistian Chelebourg choisit en effet de concentrer ses efforts sur les productions, majoritairement littéraires et cinématographiques, abordant le thème de la fin du monde.
L'auteur part ainsi d'un constat : celui que cette thématique est devenue une source de divertissement majeure au cours des vingt dernières années. Cette tendance, remarque-t-il, s'accompagne également de l'émergence de l'écologie comme projet politique. Une hypothèse s'impose alors à l'esprit de Christian Chelebourg : la peur de la fin inévitable du monde aurait succédé à celle du conflit nucléaire qui a structuré les rapports humains durant la période de guerre froide.
Pour tester son hypothèse, Christian Chelebourg la passe donc au crible de l'examen d'une longue liste d'écofictions. « L'écologie moderne est en cela une nouvelle forme de SF qui tend à confondre prévision et prédiction, projection et anticipation, menace et annonce », explique l'auteur, « j'appelle écofictions les produits de ce nouveau régime de médiatisations des thèses environnementalistes ». Annoncée dès les premières pages de l'ouvrage, cette définition permet de prendre connaissance d'une caractéristique fondamentale de l'écofiction. : celle-ci part bien souvent d'une déformation des enjeux et thèses environnementalistes.
Christian Chelebourg se veut ainsi très critique à l'égard de ces productions scénaristiques de diverses natures où se côtoient presque naturellement science-fiction et catastrophisme. Leur récurrence constitue en effet une forme d'influence sur l'inconscient collectif. Or elle ne responsabilise que très rarement l'Homme pour les catastrophes dont il subit les conséquences dans ces scénarios divers. En réalité explique Christian Chelebourg, la majorité des productions qu'il étudie ici place l'Homme en situation d'espèce déchue de son statut de toute puissance. Elles invoquent la peur de la confrontation à une espèce supérieure et dominante, mais n'exploitent que très rarement l'appréhension de la responsabilité face à l'éventualité d'une mauvaise décision.
Cette typologie est porteuse d'enseignements intéressants. L'auteur montre en effet en quoi les médias du divertissement alimentent fréquemment un paradigme de l'écosystème global résolument inscrit dans l'anthropocentrisme. Loin de s'inscrire dans une forme de réflexion sur la place de l'Homme dans un monde qu'il partage avec d'autres espèces, les productions étudiées par Christian Chelebourg semblent plutôt admettre la supériorité de l'Homme d'une façon qui n'est pas sans rappeler ce que le scientisme a de contradictoire avec l'écologie politique. Faire preuve de sens critique, tel semble ainsi être l'enseignement des Ecofictions. Car celles-ci ne partagent pas toute la même finesse d'anticipation qui a hissé Jules Vernes, Aldous Huxley et Isaac Asimoc au rang de classiques de leur genre.
L'auteur part ainsi d'un constat : celui que cette thématique est devenue une source de divertissement majeure au cours des vingt dernières années. Cette tendance, remarque-t-il, s'accompagne également de l'émergence de l'écologie comme projet politique. Une hypothèse s'impose alors à l'esprit de Christian Chelebourg : la peur de la fin inévitable du monde aurait succédé à celle du conflit nucléaire qui a structuré les rapports humains durant la période de guerre froide.
Pour tester son hypothèse, Christian Chelebourg la passe donc au crible de l'examen d'une longue liste d'écofictions. « L'écologie moderne est en cela une nouvelle forme de SF qui tend à confondre prévision et prédiction, projection et anticipation, menace et annonce », explique l'auteur, « j'appelle écofictions les produits de ce nouveau régime de médiatisations des thèses environnementalistes ». Annoncée dès les premières pages de l'ouvrage, cette définition permet de prendre connaissance d'une caractéristique fondamentale de l'écofiction. : celle-ci part bien souvent d'une déformation des enjeux et thèses environnementalistes.
Christian Chelebourg se veut ainsi très critique à l'égard de ces productions scénaristiques de diverses natures où se côtoient presque naturellement science-fiction et catastrophisme. Leur récurrence constitue en effet une forme d'influence sur l'inconscient collectif. Or elle ne responsabilise que très rarement l'Homme pour les catastrophes dont il subit les conséquences dans ces scénarios divers. En réalité explique Christian Chelebourg, la majorité des productions qu'il étudie ici place l'Homme en situation d'espèce déchue de son statut de toute puissance. Elles invoquent la peur de la confrontation à une espèce supérieure et dominante, mais n'exploitent que très rarement l'appréhension de la responsabilité face à l'éventualité d'une mauvaise décision.
Cette typologie est porteuse d'enseignements intéressants. L'auteur montre en effet en quoi les médias du divertissement alimentent fréquemment un paradigme de l'écosystème global résolument inscrit dans l'anthropocentrisme. Loin de s'inscrire dans une forme de réflexion sur la place de l'Homme dans un monde qu'il partage avec d'autres espèces, les productions étudiées par Christian Chelebourg semblent plutôt admettre la supériorité de l'Homme d'une façon qui n'est pas sans rappeler ce que le scientisme a de contradictoire avec l'écologie politique. Faire preuve de sens critique, tel semble ainsi être l'enseignement des Ecofictions. Car celles-ci ne partagent pas toute la même finesse d'anticipation qui a hissé Jules Vernes, Aldous Huxley et Isaac Asimoc au rang de classiques de leur genre.
(1) CHELEBOURG, C., Les Ecofictions- Mythologies de la fin du monde, Les Impressions Nouvelles, Réflexions faites, 2012, 256 pp..s