L’importance du local dans la globalisation
Avec l’internationalisation de plus en plus poussée des transactions industrielles, commerciales et financières, le monde s’est rétréci et les distances raccourcies. De plus, le développement du numérique (le monde a dépassé le chiffre de 5 milliards d’appareils connectés) a inévitablement modifié le rapport des gens avec leurs territoires. En sus, « les relations entre les personnes, indépendamment de leurs habitats, us et coutumes et de la région de la planète où elles vivent, ont été profondément modifiées par l’instantanéité des échanges (1)».
Paradoxalement, face à ce « système monde », la ville - plus petite entité territoriale- est devenue le territoire de tous les enjeux. Plus de 50% de la population mondiale vit dans des villes. En Europe, le chiffre atteint 77% et, autre chiffre révélateur, 44% du PIB de l’Europe est porté par 140 villes. « La convergence d’un monde majoritairement urbanisé avec l’hyperconnectivité est venue bouleverser la manière de vivre dans nos villes (2)». Les cités sont désormais le lieu des concentrations économiques, sociales et financières, avec un regroupement d’abondantes richesses mais aussi de grandes pauvretés. Aussi pour lutter contre la création de ghettos, l’insécurité et les conflits, l’enjeu est de créer « l’inclusion ».
La nécessité de l’inclusion
Qu’ils soient sociaux, économiques, culturels, environnementaux et de résilience, on observe une concentration de tous les grands défis mondiaux dans les villes. Pour se faire, il s’agit pour les acteurs publics de favoriser l’activité économique, réduire les coûts des déplacements, trouver des palliatifs à la raréfaction des ressources naturelles, combattre les inégalités et l’exclusion sociale.
Cette ambition est portée notamment par l’ONU qui incite les autorités publiques « à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». L’enjeu comme l’indique Anne Hidalgo est de construire une ville intelligente en évitant qu’elle ne profite qu’ « aux privilégiés ».
Si le projet semble pharaonique par la volonté de changement qu’il sous-tend, il peine à trouver une traduction concrète, à l’exception, peut-être, de sa dimension environnementale
En effet, alors que les villes sont à l'origine de 70% des émissions de gaz à effet de serre, l’organisation de conférences internationales, comme celle tenue à Marrakech pour la deuxième édition du Sommet des maires consacrée au « financement de la mutation durable des territoires » souligne la prise de conscience de la situation et la volonté des maires à agir. L’élu local se devra, par exemple, de proposer un plan de transport urbain qualitatif pour favoriser les modes doux et les déplacements éco-responsables entre quartiers périphériques sans passer obligatoirement par le centre.
L’inclusion abordée sous l'angle de l’innovation écologique
L’inclusion appelle l’innovation. A Paris, mais aussi dans d’autres villes, l’eau des égouts est par exemple, réutilisée, par captation de chaleur, pour chauffer des quartiers ou des équipements publics. C’est le cas de la piscine Aspirant-Dunand, dans le 14e arrondissement de Paris. Les eaux usées circulent à une température de 12 à 14°C dans les égouts, et fournissent ainsi des calories qui sont ensuite récupérées dans une pompe à chaleur. Comme le souligne à nouveau le Maire de Paris « la lutte contre le dérèglement climatique est le plus grand défi que nous ayons à relever […] aussi par ambition économique. Car elle ouvre des opportunités : de nouveaux marchés […] elle est en cela créatrice de richesses et d’emplois (5) ».
Le rôle du secteur privé dans cette révolution inclusive
Mais, comme le souligne Anne Hidalgo, présidente du C40 (réseau de mégalopoles engagé dans la lutte contre le changement climatique), rassemblant les 85 plus grandes métropoles du monde, si « les villes sont le bon niveau, la bonne échelle pour agir, pour réaliser la transition énergétique et lutter contre les inégalités, […] aujourd’hui, 70% de l’investissement dans la transition énergétique et la mobilité sont le fait de l’investissement public(4) ».
Cependant certains grands groupes privés ont déjà un temps d'avance. A ce titre, l’exemple de Veolia est intéressant. Pour intégrer davantage les plus précaires, Antoine Frérot, PDG du groupe, explique travailler avec des entreprises d’insertion et l’organisme de microcrédit l’Adie. « Nous faisons appel à eux pour des tâches impossibles à automatiser, qui impliquent de se déplacer au domicile des clients. Par exemple, pour rendre visite à des populations défavorisées afin de les informer des aides auxquelles elles peuvent prétendre et les conseiller pour mieux économiser l’eau (3) ».
En conclusion, l’inclusion invite à réfléchir aux enjeux économiques en associant les défis sociaux et environnementaux. Loin des considérations à court terme, la ville inclusive se propose de penser le temps long. Et enjoint les secteurs publics et privés à prendre en compte deux dimensions qui ne faisaient pas partie de leur comptabilité : l’Homme et la Terre.
Avec l’internationalisation de plus en plus poussée des transactions industrielles, commerciales et financières, le monde s’est rétréci et les distances raccourcies. De plus, le développement du numérique (le monde a dépassé le chiffre de 5 milliards d’appareils connectés) a inévitablement modifié le rapport des gens avec leurs territoires. En sus, « les relations entre les personnes, indépendamment de leurs habitats, us et coutumes et de la région de la planète où elles vivent, ont été profondément modifiées par l’instantanéité des échanges (1)».
Paradoxalement, face à ce « système monde », la ville - plus petite entité territoriale- est devenue le territoire de tous les enjeux. Plus de 50% de la population mondiale vit dans des villes. En Europe, le chiffre atteint 77% et, autre chiffre révélateur, 44% du PIB de l’Europe est porté par 140 villes. « La convergence d’un monde majoritairement urbanisé avec l’hyperconnectivité est venue bouleverser la manière de vivre dans nos villes (2)». Les cités sont désormais le lieu des concentrations économiques, sociales et financières, avec un regroupement d’abondantes richesses mais aussi de grandes pauvretés. Aussi pour lutter contre la création de ghettos, l’insécurité et les conflits, l’enjeu est de créer « l’inclusion ».
La nécessité de l’inclusion
Qu’ils soient sociaux, économiques, culturels, environnementaux et de résilience, on observe une concentration de tous les grands défis mondiaux dans les villes. Pour se faire, il s’agit pour les acteurs publics de favoriser l’activité économique, réduire les coûts des déplacements, trouver des palliatifs à la raréfaction des ressources naturelles, combattre les inégalités et l’exclusion sociale.
Cette ambition est portée notamment par l’ONU qui incite les autorités publiques « à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». L’enjeu comme l’indique Anne Hidalgo est de construire une ville intelligente en évitant qu’elle ne profite qu’ « aux privilégiés ».
Si le projet semble pharaonique par la volonté de changement qu’il sous-tend, il peine à trouver une traduction concrète, à l’exception, peut-être, de sa dimension environnementale
En effet, alors que les villes sont à l'origine de 70% des émissions de gaz à effet de serre, l’organisation de conférences internationales, comme celle tenue à Marrakech pour la deuxième édition du Sommet des maires consacrée au « financement de la mutation durable des territoires » souligne la prise de conscience de la situation et la volonté des maires à agir. L’élu local se devra, par exemple, de proposer un plan de transport urbain qualitatif pour favoriser les modes doux et les déplacements éco-responsables entre quartiers périphériques sans passer obligatoirement par le centre.
L’inclusion abordée sous l'angle de l’innovation écologique
L’inclusion appelle l’innovation. A Paris, mais aussi dans d’autres villes, l’eau des égouts est par exemple, réutilisée, par captation de chaleur, pour chauffer des quartiers ou des équipements publics. C’est le cas de la piscine Aspirant-Dunand, dans le 14e arrondissement de Paris. Les eaux usées circulent à une température de 12 à 14°C dans les égouts, et fournissent ainsi des calories qui sont ensuite récupérées dans une pompe à chaleur. Comme le souligne à nouveau le Maire de Paris « la lutte contre le dérèglement climatique est le plus grand défi que nous ayons à relever […] aussi par ambition économique. Car elle ouvre des opportunités : de nouveaux marchés […] elle est en cela créatrice de richesses et d’emplois (5) ».
Le rôle du secteur privé dans cette révolution inclusive
Mais, comme le souligne Anne Hidalgo, présidente du C40 (réseau de mégalopoles engagé dans la lutte contre le changement climatique), rassemblant les 85 plus grandes métropoles du monde, si « les villes sont le bon niveau, la bonne échelle pour agir, pour réaliser la transition énergétique et lutter contre les inégalités, […] aujourd’hui, 70% de l’investissement dans la transition énergétique et la mobilité sont le fait de l’investissement public(4) ».
Cependant certains grands groupes privés ont déjà un temps d'avance. A ce titre, l’exemple de Veolia est intéressant. Pour intégrer davantage les plus précaires, Antoine Frérot, PDG du groupe, explique travailler avec des entreprises d’insertion et l’organisme de microcrédit l’Adie. « Nous faisons appel à eux pour des tâches impossibles à automatiser, qui impliquent de se déplacer au domicile des clients. Par exemple, pour rendre visite à des populations défavorisées afin de les informer des aides auxquelles elles peuvent prétendre et les conseiller pour mieux économiser l’eau (3) ».
En conclusion, l’inclusion invite à réfléchir aux enjeux économiques en associant les défis sociaux et environnementaux. Loin des considérations à court terme, la ville inclusive se propose de penser le temps long. Et enjoint les secteurs publics et privés à prendre en compte deux dimensions qui ne faisaient pas partie de leur comptabilité : l’Homme et la Terre.
- http://www.latribune.fr/regions/smart-cities/une-ville-inclusive-resiliente-et-durable-c-est-quoi-617909.html
- http://www.latribune.fr/regions/smart-cities/une-ville-inclusive-resiliente-et-durable-c-est-quoi-617909.html
- http://www.latribune.fr/regions/smart-cities/une-ville-durable-est-resiliente-inclusive-sobre-et-futee-antoine-frerot-pdg-de-veolia-624037.html
- http://www.latribune.fr/regions/ile-de-france/la-ville-inclusive-c-est-la-reponse-aux-defis-du-xxie-siecle-617902.html
- http://www.latribune.fr/regions/ile-de-france/la-ville-inclusive-c-est-la-reponse-aux-defis-du-xxie-siecle-617902.html