L'île Uotsuri-jima/Diaoyu Dao - Archipel Diaoyu/Senkaku - National Land Image Information (Color Aerial Photographs), Japan Ministry of Land, Infrastructure, Transport and Tourism
Contentieux larvé dont la résolution ne semblait plus avancer depuis une quinzaine, la question des îles Diaoyu-Senkaku connaît un nouvel épisode de tension en aout 2012. Plusieurs manifestations ont en effet eu lieu dans certaines grandes villes de Chine en réaction à la visite de ces îles par des nationalistes japonais. Le 19 aout 2012, plusieurs militants et élus nationalistes japonais ont en effet planté le drapeau nippon sur l’une de ces îles. Pour ces militants, l’expédition ne constitue qu’un droit de réponse légitime à une provocation antérieure : seulement quelques jours auparavant, des militants chinois avaient planté un drapeau chinois symbolique sur l’une de ces îles ; ils avaient choisi pour cela la date du 15 aout, anniversaire de la capitulation du Japon en 1945.
Alors que Taiwan et la Chine considèrent de concert que ces évènements constituent une atteinte à leur souveraineté territoriale, le Japon semble vouloir éviter l’escalade en jouant la carte de la discrétion. Un mois plus tard toutefois, la situation semble loin d’être apaisée puisque des manifestations continuent d’avoir lieu quotidiennement dans les métropoles chinoises : le 18 septembre 2012 à Shanghai, quelque 3 000 personnes auraient manifesté devant le consulat japonais.
Si les membres de la communauté internationale – en premier lieu desquels les États-Unis – font preuve d’une attention particulière à l’égard des îles Diaoyu-Senkaku, c’est parce qu’elles pourraient être à l’origine d’un conflit majeur. Le contentieux au sujet de ces îles dépasse en effet la seule dimension territoriale. Car il présente aussi et surtout une portée diplomatique, économique et militaire.
Les îles Diaoyu-Senkaku font l’objet d’un désaccord entre deux puissances dont les rapports sont caractérisés par une animosité contenue, mais réelle. La Chine se trouve notamment dans une posture hostile à l’égard du Japon à qui elle reproche de n’avoir jamais présenté ses excuses officielles pour les crimes commis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi des épisodes comme le massacre de Nankin restent des références historiques fortes dans la culture politique chinoise. Pour sa part, le Japon souhaite ménager la sensibilité de son voisin continental mais provoque régulièrement sa colère en continuant de considérer l’expression du nationalisme sur son territoire comme une affaire de politique strictement intérieure – on a pu s’en rendre compte à l’occasion de visites gouvernementales au sanctuaire de Yakasuni où sont enterrés certains criminels de guerre japonnais –.
Au-delà de cet enjeu diplomatique qui joue le rôle de catalyseur des antagonismes nationaux, les îles Diaoyu-Senkaku représentent un enjeu économique stratégique : les fonds marins qui entourent ces quelques kilomètres carrés de terres regorgent en effet de ressources en hydrocarbures. Par ailleurs, tout conflit opposant le Japon à la Chine risque en effet d’impliquer d’autres puissances d’envergure. En vertu d’un traité de coopération mutuelle et de sécurité inauguré en 1960 et renouvelé en 1997, les États-Unis sont par exemple tenus de participer la défense du Japon. Cette disposition s’est imposée comme un pendant naturel à la constitution japonaise – hérité de l’occupation américaine après la Seconde Guerre mondiale – entérinant son renoncement à la guerre. Dans ce contexte, les îles Diaoyu-Senkaku apparaissent comme le levier possible du déclenchement d’un conflit international présentant un fort risque de contagion. En dépit des fortes tensions survenues entre le Japon et la Chine depuis aout 2012, l’occurrence d’un tel conflit n’est en rien une nécessité ; la précaution diplomatique en revanche n’a ici rien d’une contingence.
Alors que Taiwan et la Chine considèrent de concert que ces évènements constituent une atteinte à leur souveraineté territoriale, le Japon semble vouloir éviter l’escalade en jouant la carte de la discrétion. Un mois plus tard toutefois, la situation semble loin d’être apaisée puisque des manifestations continuent d’avoir lieu quotidiennement dans les métropoles chinoises : le 18 septembre 2012 à Shanghai, quelque 3 000 personnes auraient manifesté devant le consulat japonais.
Si les membres de la communauté internationale – en premier lieu desquels les États-Unis – font preuve d’une attention particulière à l’égard des îles Diaoyu-Senkaku, c’est parce qu’elles pourraient être à l’origine d’un conflit majeur. Le contentieux au sujet de ces îles dépasse en effet la seule dimension territoriale. Car il présente aussi et surtout une portée diplomatique, économique et militaire.
Les îles Diaoyu-Senkaku font l’objet d’un désaccord entre deux puissances dont les rapports sont caractérisés par une animosité contenue, mais réelle. La Chine se trouve notamment dans une posture hostile à l’égard du Japon à qui elle reproche de n’avoir jamais présenté ses excuses officielles pour les crimes commis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi des épisodes comme le massacre de Nankin restent des références historiques fortes dans la culture politique chinoise. Pour sa part, le Japon souhaite ménager la sensibilité de son voisin continental mais provoque régulièrement sa colère en continuant de considérer l’expression du nationalisme sur son territoire comme une affaire de politique strictement intérieure – on a pu s’en rendre compte à l’occasion de visites gouvernementales au sanctuaire de Yakasuni où sont enterrés certains criminels de guerre japonnais –.
Au-delà de cet enjeu diplomatique qui joue le rôle de catalyseur des antagonismes nationaux, les îles Diaoyu-Senkaku représentent un enjeu économique stratégique : les fonds marins qui entourent ces quelques kilomètres carrés de terres regorgent en effet de ressources en hydrocarbures. Par ailleurs, tout conflit opposant le Japon à la Chine risque en effet d’impliquer d’autres puissances d’envergure. En vertu d’un traité de coopération mutuelle et de sécurité inauguré en 1960 et renouvelé en 1997, les États-Unis sont par exemple tenus de participer la défense du Japon. Cette disposition s’est imposée comme un pendant naturel à la constitution japonaise – hérité de l’occupation américaine après la Seconde Guerre mondiale – entérinant son renoncement à la guerre. Dans ce contexte, les îles Diaoyu-Senkaku apparaissent comme le levier possible du déclenchement d’un conflit international présentant un fort risque de contagion. En dépit des fortes tensions survenues entre le Japon et la Chine depuis aout 2012, l’occurrence d’un tel conflit n’est en rien une nécessité ; la précaution diplomatique en revanche n’a ici rien d’une contingence.