Le mois d'octobre 2012 signe une nouvelle victoire pour Hugo Chavez. En 1998, il avait été élu avec 56,2 % des voix. Connaissant une progression politique ininterrompue, il avait à nouveau gagné les élections présidentielles en 2000 avec 59,76 % des voix et réalisé son plus beau score en 2006 en remportant une majorité de 62,85 % des voix. Pour sa quatrième élection présidentielle, Chavez a été réélu par 54,42 % des votants vénézuéliens. Si ce dernier ne réalise plus les scores des débuts, l'élection présidentielle de 2012 demeure pour lui une réussite : la participation y a en effet atteint le niveau historique de 80 % ; un chiffre qui témoigne de la solidité du soutien populaire dont jouit toujours le comandante.
Cette campagne s'impose également comme un réel succès pour les partisans du Parti Socialiste Unifié du Vénézuéla et de Chavez. Les organisations soutenant l'ancien gouvernement se sont en effet très largement mobilisées pour assurer au président sortant l'assise électorale la plus large possible. Outre cette mobilisation partisane, le succès de Chavez s'est aussi appuyé sur une stratégie de communication très agressive. Le gouvernement a ainsi imposé la retransmission obligatoire d'émission et messages officiels – les fameux cadenas – sur toutes les chaînes de télévision vénézuélienne durant cette campagne.
À l'issue de ces quatorze années au pouvoir, le bilan de Chavez se distingue surtout en matière diplomatique et sociale. L'ambition du chavisme est notamment, depuis les débuts, d'affranchir le Vénézuéla de sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. C'est donc avec une grande défiance que le président Chavez a pris l'habitude de considérer ses relations avec son voisin du Nord, qualifié de « puissance néocoloniale ». Sous Chavez, les ambitions commerciales du Vénézuéla se sont redéployées en direction des BRIC, qui sont autant d'acheteurs potentiels pour ses ressources pétrolières. À la faveur de l'augmentation tendancielle des cours du pétrole, Chavez a donc été l'artisan de l'enrichissement de son pays et de son redressement national.
Le soutien populaire du chavisme est aussi d'autant plus important du fait qu'il a contribué à l'intégration des classes déshéritée à la vie politique du pays. La démocratie participative directe a en effet pris racine au Vénézuéla sous l'impulsion d'Hugo Chavez. En 1999, il faisait adopter par référendum la constitution « bolivarienne » actuelle du Vénézuéla. Celle-ci confère au corps électoral de larges prérogatives comme la possibilité d'abroger une loi par procédure référendaire mobilisable sur demande de 10 % des citoyens votants. Victime de son succès, Chavez fait d'ailleurs lui-même l'objet d'une procédure de révocation initiée par un référendum en 2004 ; celle-ci sera toutefois tenue en échec.
Saluée par la population Vénézuelienne, la démocratisation opérée par Chavez n'en demeure pas moins controversée. La promotion de procédures politiques directes et participatives est en effet à l'origine d'une recrudescence de la corruption au Vénézuéla. Dans ce pays par ailleurs gangréné par l'insécurité, l'administration chaviste est ainsi régulièrement accusée de clientélisme. Nombre d'observateurs vénézuéliens critiquent ainsi aujourd'hui avec force l'hypertrophie de la fonction publique accusée de servir de réservoir d'emploi à des fins électorales. La frontière entre populisme et démocratie étant ténue, Hugo Chavez jouera vraisemblablement une large partie de son leg historique au cours de ce quatrième mandat qui s'étendra en principe jusqu'en 2019.
Cette campagne s'impose également comme un réel succès pour les partisans du Parti Socialiste Unifié du Vénézuéla et de Chavez. Les organisations soutenant l'ancien gouvernement se sont en effet très largement mobilisées pour assurer au président sortant l'assise électorale la plus large possible. Outre cette mobilisation partisane, le succès de Chavez s'est aussi appuyé sur une stratégie de communication très agressive. Le gouvernement a ainsi imposé la retransmission obligatoire d'émission et messages officiels – les fameux cadenas – sur toutes les chaînes de télévision vénézuélienne durant cette campagne.
À l'issue de ces quatorze années au pouvoir, le bilan de Chavez se distingue surtout en matière diplomatique et sociale. L'ambition du chavisme est notamment, depuis les débuts, d'affranchir le Vénézuéla de sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. C'est donc avec une grande défiance que le président Chavez a pris l'habitude de considérer ses relations avec son voisin du Nord, qualifié de « puissance néocoloniale ». Sous Chavez, les ambitions commerciales du Vénézuéla se sont redéployées en direction des BRIC, qui sont autant d'acheteurs potentiels pour ses ressources pétrolières. À la faveur de l'augmentation tendancielle des cours du pétrole, Chavez a donc été l'artisan de l'enrichissement de son pays et de son redressement national.
Le soutien populaire du chavisme est aussi d'autant plus important du fait qu'il a contribué à l'intégration des classes déshéritée à la vie politique du pays. La démocratie participative directe a en effet pris racine au Vénézuéla sous l'impulsion d'Hugo Chavez. En 1999, il faisait adopter par référendum la constitution « bolivarienne » actuelle du Vénézuéla. Celle-ci confère au corps électoral de larges prérogatives comme la possibilité d'abroger une loi par procédure référendaire mobilisable sur demande de 10 % des citoyens votants. Victime de son succès, Chavez fait d'ailleurs lui-même l'objet d'une procédure de révocation initiée par un référendum en 2004 ; celle-ci sera toutefois tenue en échec.
Saluée par la population Vénézuelienne, la démocratisation opérée par Chavez n'en demeure pas moins controversée. La promotion de procédures politiques directes et participatives est en effet à l'origine d'une recrudescence de la corruption au Vénézuéla. Dans ce pays par ailleurs gangréné par l'insécurité, l'administration chaviste est ainsi régulièrement accusée de clientélisme. Nombre d'observateurs vénézuéliens critiquent ainsi aujourd'hui avec force l'hypertrophie de la fonction publique accusée de servir de réservoir d'emploi à des fins électorales. La frontière entre populisme et démocratie étant ténue, Hugo Chavez jouera vraisemblablement une large partie de son leg historique au cours de ce quatrième mandat qui s'étendra en principe jusqu'en 2019.