C'est une mauvaise gestion qui a entraîné la récession
Henry Mintzberg est l'un des plus grands "Business Thinker" de notre temps et son influence sur le monde des affaires n'est pas des moindres. Depuis 2008, il enchaîne les entrevues avec les journalistes, et les conférences durant lesquelles il débat sur les raisons de la récession. Selon lui, ce ne sont pas des facteurs économiques qui ont fait naître la crise, mais une mauvaise gestion des entreprises. À cet égard, il s'en prend avec beaucoup de virulence aux États-Unis, en disant que le pays n'a toujours rien compris. Il affirme que les Américains tuent l'entreprenariat avec leur course à la productivité. Et sous la pression des économistes Canadiens qui, eux, incitent à plus de productivité pour ne pas se faire distancer par les États-Unis, Henry Mintzberg reste déterminé et compte bien prouver par l'expérience que les politiques managériales du moment auront un impact néfaste.
Les mauvaises habitudes de gestion
Durant ces entretiens, Henry Mintzberg fait le point sur plusieurs anomalies dans les politiques de gestion. Premier constat, les gestionnaires veulent être impliqués à tous les niveaux, ce qui les empêche de faire un travail en profondeur. Ainsi, leurs actions restent superficielles et les fossés se creusent dans la hiérarchie. La communication devenant davantage virtuelle, les managers ne sont plus suffisamment proches des employés et ces derniers finissent par perdre leurs repères dans l'entreprise. Ils travaillent donc sans la moindre motivation ni confiance dans leur avenir. D’autre part, les nouvelles technologies qui sont censées accélérer les procédures les ralentissent au contraire. Il s’agit dans ce cas de micro-gestion. Mais en ce qui concerne la macro-gestion, Henry Mintzberg qualifie également les techniques de moyenâgeuses. Les grandes entreprises ne peuvent, selon lui, pas être gérées dans leur ensemble et nécessitent une approche de gestion spécifique à chaque secteur. De plus, le coupage de tête systématique en temps de crise détruit l’entreprenariat.
La productivité tue les entreprises
L'expérience des erreurs et la capacité de remise en question, voila ce qui permet à un gestionnaire de faire réussir son entreprise, selon Henry Mintzberg. L'entreprenariat, c'est de la créativité, de la patience et de l'adaptation constante. Cependant, les entreprises américaines ont une toute autre façon d'appréhender la gestion. En effet, les gestionnaires restent de moins en moins longtemps à leurs postes et sont bien souvent intégrés pour une mission très spécifique. Par exemple, un gestionnaire pourra être sollicité pour augmenter les ventes de 10% sur une période donnée, ou alors réduire un déficit sur telle ou telle branche de l'entreprise, mais en cas d'échec, il sera licencié. Et quand bien même cette personne atteindrait ses objectifs, les dirigeants ont tendance à considérer qu'une fois la mission accomplie, il est inutile de la garder. Ces méthodes tuent les entreprises, car le gestionnaire, ayant un objectif précis, ne se préoccupera pas de résoudre les réels problèmes de l'entreprise et compensera plutôt par une surproductivité dans un domaine particulier. Ensuite, il sera remplacé par un autre qui travaillera de la même façon, sans que les choses n'évoluent durablement. De plus, ce système de management a un effet dévastateur sur les employés qui ne sont plus que des points dépourvus de motivation, et cette situation va à l'encontre de la productivité.
Henry Mintzberg est l'un des plus grands "Business Thinker" de notre temps et son influence sur le monde des affaires n'est pas des moindres. Depuis 2008, il enchaîne les entrevues avec les journalistes, et les conférences durant lesquelles il débat sur les raisons de la récession. Selon lui, ce ne sont pas des facteurs économiques qui ont fait naître la crise, mais une mauvaise gestion des entreprises. À cet égard, il s'en prend avec beaucoup de virulence aux États-Unis, en disant que le pays n'a toujours rien compris. Il affirme que les Américains tuent l'entreprenariat avec leur course à la productivité. Et sous la pression des économistes Canadiens qui, eux, incitent à plus de productivité pour ne pas se faire distancer par les États-Unis, Henry Mintzberg reste déterminé et compte bien prouver par l'expérience que les politiques managériales du moment auront un impact néfaste.
Les mauvaises habitudes de gestion
Durant ces entretiens, Henry Mintzberg fait le point sur plusieurs anomalies dans les politiques de gestion. Premier constat, les gestionnaires veulent être impliqués à tous les niveaux, ce qui les empêche de faire un travail en profondeur. Ainsi, leurs actions restent superficielles et les fossés se creusent dans la hiérarchie. La communication devenant davantage virtuelle, les managers ne sont plus suffisamment proches des employés et ces derniers finissent par perdre leurs repères dans l'entreprise. Ils travaillent donc sans la moindre motivation ni confiance dans leur avenir. D’autre part, les nouvelles technologies qui sont censées accélérer les procédures les ralentissent au contraire. Il s’agit dans ce cas de micro-gestion. Mais en ce qui concerne la macro-gestion, Henry Mintzberg qualifie également les techniques de moyenâgeuses. Les grandes entreprises ne peuvent, selon lui, pas être gérées dans leur ensemble et nécessitent une approche de gestion spécifique à chaque secteur. De plus, le coupage de tête systématique en temps de crise détruit l’entreprenariat.
La productivité tue les entreprises
L'expérience des erreurs et la capacité de remise en question, voila ce qui permet à un gestionnaire de faire réussir son entreprise, selon Henry Mintzberg. L'entreprenariat, c'est de la créativité, de la patience et de l'adaptation constante. Cependant, les entreprises américaines ont une toute autre façon d'appréhender la gestion. En effet, les gestionnaires restent de moins en moins longtemps à leurs postes et sont bien souvent intégrés pour une mission très spécifique. Par exemple, un gestionnaire pourra être sollicité pour augmenter les ventes de 10% sur une période donnée, ou alors réduire un déficit sur telle ou telle branche de l'entreprise, mais en cas d'échec, il sera licencié. Et quand bien même cette personne atteindrait ses objectifs, les dirigeants ont tendance à considérer qu'une fois la mission accomplie, il est inutile de la garder. Ces méthodes tuent les entreprises, car le gestionnaire, ayant un objectif précis, ne se préoccupera pas de résoudre les réels problèmes de l'entreprise et compensera plutôt par une surproductivité dans un domaine particulier. Ensuite, il sera remplacé par un autre qui travaillera de la même façon, sans que les choses n'évoluent durablement. De plus, ce système de management a un effet dévastateur sur les employés qui ne sont plus que des points dépourvus de motivation, et cette situation va à l'encontre de la productivité.