Sur les bancs des organisations syndicales ou politiques, on apprend dès le plus jeune âge à «verrouiller» son mouvement. Véritable b.a-ba du militantisme partisan, il s'agit d'une pratique courante, dont le but est d'empêcher «l'entrisme», c'est-à-dire la prise de pouvoir de nouveaux adhérents sur les fondateurs du parti.
Vielle recette des partis politiques, de gauche comme de droite, la rédaction de statuts peu démocratiques et franchement verticaux est une constante depuis fort longtemps. Comme le comité central du Parti communiste jadis, la plupart des bureaux politiques sont des cénacles particulièrement fermés, inaccessibles à de simples militants, et très puissants permettant de fixer les orientations des mouvements. Une part de la désaffiliation des citoyens envers les partis réside d'ailleurs probablement dans ce déni structurel de démocratie.
À l’exception d'Emmanuel Macron, arrivé au pouvoir sans parti politique traditionnel, la structure partisane demeure incontournable à quiconque prétend gouverner la France. Fin connaisseur de la Ve République et conscient du poids des partis politiques - pour avoir fait sa carrière au Parti socialiste - Jean-Luc Mélenchon a eu à cœur de concevoir la France insoumise telle une forteresse imprenable , dédiée à son accession au pouvoir.
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