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Controverses autour de la fin de vie : Macron affirme l'absence d'euthanasie et de suicide assisté malgré leur présence dans le texte


La Rédaction
Vendredi 15 Mars 2024



L’avocat Erwan Le Morhedec s’oppose au projet de loi sur «l'aide à mourir», présenté dimanche par Emmanuel Macron dans un entretien à La Croix et à Libération. Et il dénonce, entre autres, une «tromperie» dans le vocabulaire utilisé par le chef de l’Etat.



Controverses autour de la fin de vie : Macron affirme l'absence d'euthanasie et de suicide assisté malgré leur présence dans le texte

Emmanuel Macron avait la présomption de définir une «voie française» de la fin de vie. Triste voie s'il en est, pavée de tromperies. Tromperie sur la méthode, tromperie dans les termes, tromperie dans les annonces. Nous voilà bien loin des conditions d'élaboration des lois Leonetti et Claeys-Leonetti, qui avaient pu recueillir l'unanimité des parlementaires. Cette loi maximaliste ne sera jamais, comme feint de le croire le président de la République, un «texte de rassemblement». C'est un texte qui divisera les Français, les familles et les cœurs. Il est profondément triste, au-delà même du contenu du texte, que la France se singularise ainsi sur un sujet d'une rare gravité, qui demande nuance, respect et sincérité.

Il y a tromperie dans le vocabulaire car, en procédant à une redéfinition des termes, Emmanuel Macron prétend que le texte ne prévoit ni l'euthanasie ni le suicide assisté alors même qu'il instaure les deux. Il le dit lui-même quelques lignes plus loin : le projet de loi dispose qu'une substance létale peut être administrée par la personne elle-même, et c'est un suicide assisté, ou par un tiers, et c'est une euthanasie. Il est faux de prétendre, comme il le fait, que le suicide assisté soit nécessairement inconditionnel. La Suisse pose des conditions, même larges. Il est faux d'affirmer que l'euthanasie ne requiert jamais le consentement : en la légalisant explicitement, la Belgique n'a pas autorisé un acte fait sans l'accord de la personne.

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