Des bâtiments vides, des rues désertes, une ville figée dans le silence… En quelques jours, la capitale du Haut-Karabakh, Stepanakert, s'est vidée de ses habitants. Après trente ans de conflit avec l'Azerbaïdjan, le territoire indépendantiste du Caucase s'est auto-dissout. Près de 100 000 habitants, soit la quasi-totalité de la population de la région, ont fui vers l'Arménie, selon les autorités arméniennes.
A plusieurs reprises, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé Bakou d'avoir procédé à un "nettoyage ethnique" dans l'enclave à majorité arménienne. Plus tôt dans l'année, il avait déjà affirmé que l'Azerbaïdjan préparait un "génocide du peuple du [Haut-Karabakh]". Des qualifications reprises par des représentants et des membres de la communauté arménienne, ainsi que par des observateurs internationaux. Mais ces qualificatifs reflètent-ils la situation sur place ?
L'"épuration ethnique", une notion sans réalité juridique
"On peut utiliser mille mots, mais il est évident qu'il s'agit d'une épuration ethnique", a estimé sur franceinfo Hasmik Tolmajian, ambassadrice d'Arménie en France. "Le Haut-Karabakh vient d'être en quelques jours vidé de l'intégralité de ses habitants (…) Si ça, ce n'est pas une épuration ethnique, je ne sais pas ce que c'est", a également dénoncé sur RTL la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. "C'est la définition d'une épuration ethnique : effacer la présence des Arméniens dans ce territoire. Et c'est ce qui se passe aujourd'hui", a affirmé Anahita Akopian, présidente du Comité de défense de la cause arménienne.
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