Comment Téhéran utilise le conflit israélo-palestinien à son avantage ?

Au moment où le monde arabe était sur le point de basculer majoritairement dans une normalisation avec Israël – en passant outre la question palestinienne et la solution à deux États – l'Iran a pulvérisé cette perspective, dépossédé les régimes arabes de leur «cause» historique et utilisé les opinions publiques contre leurs gouvernements, forçant ceux-ci à faire marche arrière.

En effet, les accords de paix israélo-égyptiens de Camp David signés en 1978 ont été suivis par ceux d'Oslo avec l'Autorité palestinienne, puis de Wadi Araba avec la Jordanie. En 2020, les accords d'Abraham ont normalisé les relations d'Israël avec quatre nouveaux pays arabes. Plus récemment, en août dernier, la Libye a entamé des négociations secrètes, mais prématurément éventées, avec Israël. Surtout, Mohammed Ben Salman, l'homme fort de l'Arabie saoudite, pays qui abrite les lieux les plus saints de l'islam, a reconnu sur Fox News, il y a un mois, que les négociations avec Israël progressaient. Plusieurs délégations israéliennes se sont rendues à Riyad.

Téhéran a vu rouge et fustigé les pays qui pactisent avec Israël, puis ordonné au Hamas – dont les combattants ont été formés, entraînés et financés par les Pasdarans – de torpiller presque un demi-siècle d'efforts de paix qui ont fini par totalement ignorer les droits des Palestiniens. Le territoire qui devait leur revenir a fait l'objet d'un grignotage systématique par une colonisation agressive, ruinant l'espoir d'établir un État national palestinien.

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