Le 23 mai 2023, est mis en application le décret interdisant les vols intérieurs courts en France. Signé la veille par la Première ministre Élisabeth Borne, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et le ministre des Transports Clément Beaune, ces derniers s’en félicitent et ne manquent pas de superlatifs. C’est un « signal majeur et une première mondiale » twitte notamment Clément Beaune.
Mais la réalité est plus contrastée. Tout d’abord, cette mesure ne concerne que les vols intérieurs courts. Pour que l’interdiction s’applique, il doit exister une alternative par train dont la durée n’excède pas 2h30. Enfin, un large ensemble de dérogations est prévu par la loi. Si bien que seules 3 lignes seront finalement interdites, à savoir Paris Orly — Bordeaux, Paris Orly — Lyon et Paris Orly – Nantes. La mesure affecte ainsi moins de 5 000 vols par an, soit 2,5 % des 200 000 vols annuels sur les lignes intérieures en France. La montagne accoucherait-elle d’une souris ?
De nombreuses lignes ne sont pas concernées par l’interdiction
Le décret prévoit également que la fréquence de passage des trains ainsi que leurs horaires soient appropriés, autrement dit, qu’il y a assez de trains disponibles du matin tôt au soir tard. C’est sur cette base que le ministère des Transports a accordé une dérogation au vol Lyon — Marseille (1h32 en TGV).
Quel avenir pour les vols intérieurs ?
Comme l’indique Clément Beaune : « [La loi] a fait l’objet de longues discussions et d’étapes juridiques indispensables avec la Commission européenne (car c’est une dérogation aux règles européennes, la France est la seule à le faire et nous sommes dans un espace commun de libre circulation) ou le Conseil d’État (conciliation avec d’autres grandes libertés, comme celle d’aller et venir). »
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