Les grands enjeux qui marquent fortement le monde en ce début de 21e siècle sont à la fois sociétaux et environnementaux (1) . Une double rupture est en marche : écologique (les mécanismes qui entretiennent le renouvellement du vivant sont en train de se rompre) et sociétale (l’intensité d’échanges monétaires n’a jamais été aussi élevée et aussi mal répartie. L’une alimente l’autre et réciproquement.
Qu’elle le veuille ou non, qu’elle en soit consciente ou non, l’entreprise évolue en imbrication étroite avec les conséquences générées par cette dynamique, qui fait muter la Société. Elle ne peut échapper à la nécessité de répondre aux grands défis de notre temps, depuis le cœur de son activité et de ses pratiques. Une entreprise présente au monde est une entreprise consciente des impacts qu’elle génère sur la Société et la Nature sur ses territoires d’implantation et d’opération. C’est-à-dire sur les enjeux sociétaux et environnementaux avec lesquels elle interagit par ses pratiques.
En répondant de ses impacts auprès de ses parties prenantes, elle dépasse la dualité qui lui fait appréhender le monde comme extérieur à elle-même. En pratiquant une responsabilité intégrale, elle devient une telle entreprise intégrale : étant une cellule vivante dans le corps vivant de la Société, son intérêt bien compris est de rendre la Société prospère pour prospérer elle-même.
Etablir ou renforcer une relation de qualité avec la Société constitue une opportunité stratégique pour l’entreprise : cela la conduit en effet à réinterroger les trois piliers de sa raison d’être, la « valeur », son excellence, et sa relation au monde.
1. Réinterroger la notion de « VALEUR » : Pour être performante, toute entreprise s’efforce de mobiliser son intelligence au service de la création de valeur. Le terme « valeur » signifiait au Moyen Âge : « force de vie ». Une entreprise qui crèe de la « valeur » crèe donc de la « force de vie » : l’entreprise entretient-elle les forces de vie ou les dégrade-t-elle ? Que deviennent dès lors sa raison d’être et ses pratiques ? Les produits et les services de l’entreprise génèrent-ils une utilité pour la Société, une utilité sociétale positive ?
2. Réinterroger L’EXCELLENCE : Piloter une démarche de responsabilité intégrale au cœur des pratiques et des processus de l’entreprise conduit celle-ci à travailler sur elle-même, ainsi que sur le regard qu’elle porte à elle-même et au monde. Ce travail d’alignement et d’intégrité lui permet d’entrer immédiatement dans le futur. La responsabilité intégrale appelle l’entreprise à ne pas produire d’externalités négatives (rejets et déchets non traités, licenciements non accompagnés, harcèlement moral, fournisseurs écrasés, territoires locaux oubliés, produits truqués, etc…), mais des externalités positives, qui enrichissent le commun : le contre exemple récent de Wolkswagen démontre une de fois de plus qu’il est préférable d’initier ce travail en période de croissance afin d’être prêt lorsqu’une crise surviendra, mais qu’il devient particulièrement vital de le rétablir en période de crise.
3. Réinterroger la RELATION de l’entreprise au monde : Quel est le défi du 21e siècle ? Apprendre à vivre ensemble au cœur de la diversité, dans un monde aujourd’hui globalisé. La responsabilité intégrale, pleine présence de l’entreprise au monde et à ses environnements, devient une nouvelle manière de pratiquer l’entreprise, immergée dans un monde de plus en plus imprévisible et immatériel : pour renforcer et pérenniser sa performance, l’entreprise gagne à réinterroger sa relation au monde.
L’entreprise qui veut grandir en performance intégrale, va réinterroger sa relation au monde, selon quatre axes :
Elle accélère son développement d’autant mieux qu’elle comprend et favorise ce qui est « commun » et ce qui fabrique de la citoyenneté. Elle lui ouvre des champs nouveaux de connaissance et de transformation : enrichir l’être humain, les relations humaines, et donc les organisations, développer la conscience des collaborateurs, et nourrir concrètement la question du sens, à laquelle aspire la Génération Y. Elle appelle une éducation de l’esprit individuel et collectif par l’expérience.
Bien sûr, la responsabilité intégrale de l’entreprise renvoie chacun de ses membres, dirigeants, managers et collaborateurs, à leur propre responsabilité d’engager leur travail d’alignement personnel : se connaitre, ancrer son intégrité, exercer sa curiosité à l’autre pour mieux le comprendre (altérité), développer son empathie, apprendre l’alterité par une pratique continue du dialogue contradictoire et de la recherche incessante de convergences.
Wolkswagen nous confirme qu’une « crise » est la conséquence d'un système qui n'évalue pas les risques que son fonctionnement génère, et qui ne tient pas compte du fait qu'il peut aboutir à une destruction supérieure au bénéfice immédiat qu'il procure.
Le trucage intégré est une impasse : et si nous osions la responsabilité intégrale ?
Qu’elle le veuille ou non, qu’elle en soit consciente ou non, l’entreprise évolue en imbrication étroite avec les conséquences générées par cette dynamique, qui fait muter la Société. Elle ne peut échapper à la nécessité de répondre aux grands défis de notre temps, depuis le cœur de son activité et de ses pratiques. Une entreprise présente au monde est une entreprise consciente des impacts qu’elle génère sur la Société et la Nature sur ses territoires d’implantation et d’opération. C’est-à-dire sur les enjeux sociétaux et environnementaux avec lesquels elle interagit par ses pratiques.
En répondant de ses impacts auprès de ses parties prenantes, elle dépasse la dualité qui lui fait appréhender le monde comme extérieur à elle-même. En pratiquant une responsabilité intégrale, elle devient une telle entreprise intégrale : étant une cellule vivante dans le corps vivant de la Société, son intérêt bien compris est de rendre la Société prospère pour prospérer elle-même.
Etablir ou renforcer une relation de qualité avec la Société constitue une opportunité stratégique pour l’entreprise : cela la conduit en effet à réinterroger les trois piliers de sa raison d’être, la « valeur », son excellence, et sa relation au monde.
1. Réinterroger la notion de « VALEUR » : Pour être performante, toute entreprise s’efforce de mobiliser son intelligence au service de la création de valeur. Le terme « valeur » signifiait au Moyen Âge : « force de vie ». Une entreprise qui crèe de la « valeur » crèe donc de la « force de vie » : l’entreprise entretient-elle les forces de vie ou les dégrade-t-elle ? Que deviennent dès lors sa raison d’être et ses pratiques ? Les produits et les services de l’entreprise génèrent-ils une utilité pour la Société, une utilité sociétale positive ?
2. Réinterroger L’EXCELLENCE : Piloter une démarche de responsabilité intégrale au cœur des pratiques et des processus de l’entreprise conduit celle-ci à travailler sur elle-même, ainsi que sur le regard qu’elle porte à elle-même et au monde. Ce travail d’alignement et d’intégrité lui permet d’entrer immédiatement dans le futur. La responsabilité intégrale appelle l’entreprise à ne pas produire d’externalités négatives (rejets et déchets non traités, licenciements non accompagnés, harcèlement moral, fournisseurs écrasés, territoires locaux oubliés, produits truqués, etc…), mais des externalités positives, qui enrichissent le commun : le contre exemple récent de Wolkswagen démontre une de fois de plus qu’il est préférable d’initier ce travail en période de croissance afin d’être prêt lorsqu’une crise surviendra, mais qu’il devient particulièrement vital de le rétablir en période de crise.
3. Réinterroger la RELATION de l’entreprise au monde : Quel est le défi du 21e siècle ? Apprendre à vivre ensemble au cœur de la diversité, dans un monde aujourd’hui globalisé. La responsabilité intégrale, pleine présence de l’entreprise au monde et à ses environnements, devient une nouvelle manière de pratiquer l’entreprise, immergée dans un monde de plus en plus imprévisible et immatériel : pour renforcer et pérenniser sa performance, l’entreprise gagne à réinterroger sa relation au monde.
L’entreprise qui veut grandir en performance intégrale, va réinterroger sa relation au monde, selon quatre axes :
- Se reconnecter à la Nature, école de la complexité, permet à l’entreprise de réapprendre la logique écosystémique
- Parler d’ « humain à humain » entre la « cellule » vivante qu’elle constitue et les autres cellules vivantes que sont les autres acteurs composant la Société et qui la façonnent
- Croiser les regards dans un dialogue avec les parties impactées par son activité, au cœur des contradictions, et chercher les points de convergence avec elles pour déterminer sur quoi agir ensemble
- Mobiliser de manière collaborative toutes les intelligences, qu’elles soient de nature intellectuelle ou émotionnelle : aucune personne ni aucun acteur, aussi clairvoyant soit-il, ne peut avoir seul la vision de tous les enjeux, et de toutes les solutions : plus il pratiquera une relation collaborative avec les autres acteurs, plus il inventera des solutions pertinentes nouvelles, et entrera rapidement dans le futur.
Elle accélère son développement d’autant mieux qu’elle comprend et favorise ce qui est « commun » et ce qui fabrique de la citoyenneté. Elle lui ouvre des champs nouveaux de connaissance et de transformation : enrichir l’être humain, les relations humaines, et donc les organisations, développer la conscience des collaborateurs, et nourrir concrètement la question du sens, à laquelle aspire la Génération Y. Elle appelle une éducation de l’esprit individuel et collectif par l’expérience.
Bien sûr, la responsabilité intégrale de l’entreprise renvoie chacun de ses membres, dirigeants, managers et collaborateurs, à leur propre responsabilité d’engager leur travail d’alignement personnel : se connaitre, ancrer son intégrité, exercer sa curiosité à l’autre pour mieux le comprendre (altérité), développer son empathie, apprendre l’alterité par une pratique continue du dialogue contradictoire et de la recherche incessante de convergences.
Wolkswagen nous confirme qu’une « crise » est la conséquence d'un système qui n'évalue pas les risques que son fonctionnement génère, et qui ne tient pas compte du fait qu'il peut aboutir à une destruction supérieure au bénéfice immédiat qu'il procure.
Le trucage intégré est une impasse : et si nous osions la responsabilité intégrale ?
- Voir l’analyse dans « La 4e révolution sera sociétale, comment réussir la transition ? » - Olivier Dubigeon, Editions L’Harmattan 2013, 351 pages
- « La 4e révolution sera sociétale, comment réussir la transition ? » - Olivier Dubigeon, Ed. L’Harmattan 2013, 351 pages
- « Piloter un développement responsable, Quels processus d’action pour l’entreprise » – Ed. Maxima, février 2015 (1er Prix du meilleur ouvrage développement durable CIDEM), 328 pages
- « Regards croisés entre Occident et Asie sur le développement responsable – La chimie à l’épreuve de la sagesse » – Minh-Thu Dinh-Audouin et Olivier Dubigeon, Edition L’Harmattan Collection Les impliqués, janvier 2015, 280 pages
Olivier Dubigeon a acquis l’expérience du développement responsable depuis 1975 sur le terrain des organisations et des territoires. Dirigeant d’entreprise, il a vécu dans plusieurs communautés de tradition de sagesse (africaine, aborigène, amérindienne, taoïste), ce qui lui permet d’apporter un autre regard à l’entreprise. Homme d’expérience et de terrain, fondateur de Sustainway, cabinet spécialisé en développement responsable, il témoigne par son expérience qu’une relation de confiance crédible entre l’Entreprise et la Société est génératrice de développement et de valeur(s). Il accompagne de nombreuses entreprises, de la TPE aux grands groupes internationaux. Il a participé activement à créer le premier référentiel international sur la responsabilité sociétale (ISO 26000)."