Francisco Boldizzoni entreprend de rénover l’épistémologie de la cliométrie en dénonçant certaines méthodes qui semblent être utilisées par reflexe par ses praticiens américains. The Poverty of Clio est l’expression d’une démarche critique qui se trouve particulièrement dirigé contre la prétention des thèses du néoclassicisme économique à expliquer le passé.
L’auteur passe ainsi au crible de son regard critique les travaux de nombreux spécialistes reconnus de la cliométrie. Il démet d’ailleurs par exemple les conclusions de l’économiste Avner Greif en illustrant en quoi ce dernier avait négligé le traitement certaines sources d’importance. Le problème est ainsi mis en exergue par Francisco Boldizzoni : la cliométrie souffre d’une carence de méthode scientifique.
C’est la raison pour laquelle The Poverty of Clio se conclue sur la présentation par son auteur d’un programme méthodologique. Francisco Bolizzoni liste ainsi cinq axes pour « ressusciter » l’histoire économique. Parmi eux, l’auteur avance la précaution dans le traitement des sources, la création des théories plutôt et le questionnement des cadres théoriques préexistant.
Parmi ces idées de forces, Francisco Boldizzoni développe notamment son désir d’utiliser certaines sciences sociales – sociologie économique et anthropologie notamment – pour mieux saisir les facteurs qui animent les acteurs dans toute leur variété. Il est nécessaire selon lui d’élargir le spectre des outils de la cliométrie pour lui permettre d’appréhender réellement la réalité.
Toutefois, si la démarche de l’auteur est réellement fondée et justifié avec force par une démarche poppérienne de falsification, la critique de l’agent qui suscite cette démarche – à savoir le néoclassicisme économique, dont l’apport à la méthodologie de la cliométrie est surreprésenté – est moins finement menée. En effet, la plume polémique de Francisco Boldizzoni trahit ici quelque peu son auteur qui se fourvoie lorsqu’il spécule sur les pensées profondes qui motivait les recherches de certains auteurs dont il réfute le travail.
Par ailleurs, ma critique de Francisco Boldizzoni à l’encontre des théories néo-classiques et de la pratique de la cliométrie qu’elle inspire paraît parfois démesurée quand l’auteur semble leur ôter toute capacité explicative de la réalité. L’économie néoclassique n’est-elle pas qu’un outil dont seul l’utilisateur peut se rendre coupable d’avoir mal usé ?
The Poverty of Clio constitue une remarquable prise de recul sur la méthode de la cliométrie tel qu’elle se pratique majoritairement dans le contexte académique américain. Bien que suscité par une critique véhémente des théories économiques néoclassiques qui irriguent largement la cliométrie, la démarche de Francisco Boldizzoni constitue une analyse porteuse de la méthode de la cliométrie. Montrer que la cliométrie ne peut appréhender la réalité économique de l’histoire des hommes et proposer des pistes pour pallier à cette carence : telle est la force de cet ouvrage.
Francesco Boldizzoni, The Poverty of Clio : Resurrecting Economic History, Princeton University Press, 2011
L’auteur passe ainsi au crible de son regard critique les travaux de nombreux spécialistes reconnus de la cliométrie. Il démet d’ailleurs par exemple les conclusions de l’économiste Avner Greif en illustrant en quoi ce dernier avait négligé le traitement certaines sources d’importance. Le problème est ainsi mis en exergue par Francisco Boldizzoni : la cliométrie souffre d’une carence de méthode scientifique.
C’est la raison pour laquelle The Poverty of Clio se conclue sur la présentation par son auteur d’un programme méthodologique. Francisco Bolizzoni liste ainsi cinq axes pour « ressusciter » l’histoire économique. Parmi eux, l’auteur avance la précaution dans le traitement des sources, la création des théories plutôt et le questionnement des cadres théoriques préexistant.
Parmi ces idées de forces, Francisco Boldizzoni développe notamment son désir d’utiliser certaines sciences sociales – sociologie économique et anthropologie notamment – pour mieux saisir les facteurs qui animent les acteurs dans toute leur variété. Il est nécessaire selon lui d’élargir le spectre des outils de la cliométrie pour lui permettre d’appréhender réellement la réalité.
Toutefois, si la démarche de l’auteur est réellement fondée et justifié avec force par une démarche poppérienne de falsification, la critique de l’agent qui suscite cette démarche – à savoir le néoclassicisme économique, dont l’apport à la méthodologie de la cliométrie est surreprésenté – est moins finement menée. En effet, la plume polémique de Francisco Boldizzoni trahit ici quelque peu son auteur qui se fourvoie lorsqu’il spécule sur les pensées profondes qui motivait les recherches de certains auteurs dont il réfute le travail.
Par ailleurs, ma critique de Francisco Boldizzoni à l’encontre des théories néo-classiques et de la pratique de la cliométrie qu’elle inspire paraît parfois démesurée quand l’auteur semble leur ôter toute capacité explicative de la réalité. L’économie néoclassique n’est-elle pas qu’un outil dont seul l’utilisateur peut se rendre coupable d’avoir mal usé ?
The Poverty of Clio constitue une remarquable prise de recul sur la méthode de la cliométrie tel qu’elle se pratique majoritairement dans le contexte académique américain. Bien que suscité par une critique véhémente des théories économiques néoclassiques qui irriguent largement la cliométrie, la démarche de Francisco Boldizzoni constitue une analyse porteuse de la méthode de la cliométrie. Montrer que la cliométrie ne peut appréhender la réalité économique de l’histoire des hommes et proposer des pistes pour pallier à cette carence : telle est la force de cet ouvrage.
Francesco Boldizzoni, The Poverty of Clio : Resurrecting Economic History, Princeton University Press, 2011