Les grandes organisations doivent pouvoir s’adapter aux contraintes du terrain local au risque de sombrer dans la rigidité qui conduit à la mort bureaucratique. Il est un principe qui permet cette agilité organisationnelle: c’est le principe de subsidiarité. Il est appliqué par des organisations politiques mais aussi par des entreprises.
En quoi consiste-t-il ? C’est l’idée selon laquelle une responsabilité doit être prise par l'échelon le plus au contact de la problématique à résoudre. Il conduit à ne pas faire à un échelon plus élevé ce qui peut être fait avec la même efficacité à un échelon plus bas. Le niveau supérieur n’intervient que si la réponse à donner excède les capacités du niveau inférieur. Cela suppose une certaine autonomie décisionnelle des agents les plus proches du terrain et la complémentarité entre eux. Et ce principe de subsidiarité prouve son efficacité tant dans le domaine politique qu’économique, car il plonge ses racines profondément dans la culture européenne.
Le principe de subsidiarité est évidemment connu pour son application à l’une des organisations la plus complexe qui soit : l’Union européenne. Il permet à l’Europe, qui doit appliquer des décisions politiques et économiques dans 27 pays et quasiment autant de langues, de fonctionner depuis près de 60 ans et même de parvenir à améliorer son rôle au fil des années. Ce principe de subsidiarité a prouvé son efficacité dans la construction européenne à tel point qu’il a été introduit formellement dans la législation communautaire par le traité de Maastricht.
Mais il est également appliqué avec réussite dans l’organisation jacobine française. La loi de décentralisation de 2003 introduit dans la Constitution un droit à l'expérimentation dans les collectivités territoriales. Elle autorise communes, départements et régions à « expérimenter elles-mêmes les modifications qui pourraient être utilement apportées aux lois et règlements qui régissent l'exercice des compétences qui leur sont confiées (…) lorsqu'une collectivité territoriale use de son droit à l'expérimentation, il s'ensuit une période de coexistence entre la norme ancienne et la nouvelle. Au terme de cette période, la norme la plus pertinente supplante l'autre ». Mais le principe est tout de même strictement encadré : l'expérimentation « ne pourra porter sur les normes qui définissent les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti ».
Devant ces avantages, le principe de subsidiarité a également été adopté par les entreprises pour répondre à la double exigence d’unité et de diversité, permettant de décentraliser les responsabilités opérationnelles, de faire circuler les expériences et les savoirs, le tout en décomposant les grands systèmes en unités à taille humaine. Voilà pour la diversité. Quant à l’unité, les entreprises s’y sont attelées en uniformisant les procédures et les règles de contrôle. C’est donc, pour l’entreprise, la recherche du niveau le plus pertinent et le plus proche du client. L’organisation décentralisée, régie par l’autonomie décisionnelle, applique au mieux le principe de subsidiarité, lequel permet de répondre aux demandes des clients le plus efficacement et le plus rapidement possible.
C’est ce que démontre l’exemple d’Ineo GDF-Suez. Ce groupe spécialisé dans le génie électrique, les systèmes d’information et de communication ainsi que dans les services associés, est l’une des rares entreprises à avoir fait du principe de subsidiarité son idée-force managériale. Pour répondre au principe de diversité, Ineo GDF-Suez a mis en place une organisation polymorphe avec de multiples entités et centres de profit. 2500 responsables d’affaires pilotent, de manière autonome, 45 000 projets par an. Les ingénieurs sont au contact direct des clients, reçoivent leurs demandes et pilotent leurs réalisations. Quant à l’unité, elle est maintenue, chez Ineo GDF-Suez par un système de valeurs : respect, exigence, solidarité, enthousiasme et quête de complémentarité.
La réussite du principe de subsidiarité dans des domaines aussi différents que l’organisation administrative ou l’entreprise réside en ce que ce concept qui semble si récent trouve ses racines dans des idées qui fondent la civilisation européenne telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Le principe de subsidiarité provient, en effet, des théories de l’humanisme chrétien et la doctrine de l’église catholique. On trouve déjà cette notion dans les pensées de Saint Thomas d’Aquin. Plus tard, le principe de subsidiarité a été formulé pour la première fois par le pape Léon XIII, dans son encyclique Rerum Novarum, qui formalise la doctrine sociale de l’Eglise catholique, à la fin du XIXe siècle alors que la révolution industrielle bat son plein. Ce principe, dit aussi « principe d'aide », énonce que c'est une erreur morale et de charité que de laisser faire par un niveau social trop élevé ce qui peut être fait par le niveau social le plus bas, car on le priverait de tout ce qu'il peut faire. Ainsi, si les Etats sont dépossédés de leurs possibilités d’action, pourquoi maintenir leur existence ? C’est ainsi, par exemple, que chacun des 220 centres de profits d’Ineo GDF Suez sont respectés car ils sont les seuls à pouvoir agir selon les besoins du client.
Ce principe a également été repris par les doctrines libérales de John Locke et de John Stuart Mill. Mais aussi, il figure dans les conceptions des premiers leaders du mouvement ouvrier, comme Proudhon, qui prônait un système basé sur l’association. Le principe de subsidiarité étant là pour éviter que les travailleurs de base ne se voient dépossédés du fruit de leur travail. Le principe figure aussi dans les dogmes du mouvement coopératif qui valorise les différents acteurs travaillant réellement et sur le terrain dans un esprit d’intérêt général, ou règne la confiance et la compréhension. En Europe, la commune reste respectée car elle répond aux besoins les plus élémentaires du citoyen. Chez Ineo GDF Suez, le salarié est également respecté car il connaît le terrain et adhère à des valeurs, communes à l’ensemble du corps social de l’entreprise. L’idée de subsidiarité est présente dans toute la philosophie occidentale, qu’elle que soit son orientation politique, démontrant ainsi son efficacité.
En quoi consiste-t-il ? C’est l’idée selon laquelle une responsabilité doit être prise par l'échelon le plus au contact de la problématique à résoudre. Il conduit à ne pas faire à un échelon plus élevé ce qui peut être fait avec la même efficacité à un échelon plus bas. Le niveau supérieur n’intervient que si la réponse à donner excède les capacités du niveau inférieur. Cela suppose une certaine autonomie décisionnelle des agents les plus proches du terrain et la complémentarité entre eux. Et ce principe de subsidiarité prouve son efficacité tant dans le domaine politique qu’économique, car il plonge ses racines profondément dans la culture européenne.
Le principe de subsidiarité est évidemment connu pour son application à l’une des organisations la plus complexe qui soit : l’Union européenne. Il permet à l’Europe, qui doit appliquer des décisions politiques et économiques dans 27 pays et quasiment autant de langues, de fonctionner depuis près de 60 ans et même de parvenir à améliorer son rôle au fil des années. Ce principe de subsidiarité a prouvé son efficacité dans la construction européenne à tel point qu’il a été introduit formellement dans la législation communautaire par le traité de Maastricht.
Mais il est également appliqué avec réussite dans l’organisation jacobine française. La loi de décentralisation de 2003 introduit dans la Constitution un droit à l'expérimentation dans les collectivités territoriales. Elle autorise communes, départements et régions à « expérimenter elles-mêmes les modifications qui pourraient être utilement apportées aux lois et règlements qui régissent l'exercice des compétences qui leur sont confiées (…) lorsqu'une collectivité territoriale use de son droit à l'expérimentation, il s'ensuit une période de coexistence entre la norme ancienne et la nouvelle. Au terme de cette période, la norme la plus pertinente supplante l'autre ». Mais le principe est tout de même strictement encadré : l'expérimentation « ne pourra porter sur les normes qui définissent les conditions essentielles d'exercice d'une liberté publique ou d'un droit constitutionnellement garanti ».
Devant ces avantages, le principe de subsidiarité a également été adopté par les entreprises pour répondre à la double exigence d’unité et de diversité, permettant de décentraliser les responsabilités opérationnelles, de faire circuler les expériences et les savoirs, le tout en décomposant les grands systèmes en unités à taille humaine. Voilà pour la diversité. Quant à l’unité, les entreprises s’y sont attelées en uniformisant les procédures et les règles de contrôle. C’est donc, pour l’entreprise, la recherche du niveau le plus pertinent et le plus proche du client. L’organisation décentralisée, régie par l’autonomie décisionnelle, applique au mieux le principe de subsidiarité, lequel permet de répondre aux demandes des clients le plus efficacement et le plus rapidement possible.
C’est ce que démontre l’exemple d’Ineo GDF-Suez. Ce groupe spécialisé dans le génie électrique, les systèmes d’information et de communication ainsi que dans les services associés, est l’une des rares entreprises à avoir fait du principe de subsidiarité son idée-force managériale. Pour répondre au principe de diversité, Ineo GDF-Suez a mis en place une organisation polymorphe avec de multiples entités et centres de profit. 2500 responsables d’affaires pilotent, de manière autonome, 45 000 projets par an. Les ingénieurs sont au contact direct des clients, reçoivent leurs demandes et pilotent leurs réalisations. Quant à l’unité, elle est maintenue, chez Ineo GDF-Suez par un système de valeurs : respect, exigence, solidarité, enthousiasme et quête de complémentarité.
La réussite du principe de subsidiarité dans des domaines aussi différents que l’organisation administrative ou l’entreprise réside en ce que ce concept qui semble si récent trouve ses racines dans des idées qui fondent la civilisation européenne telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Le principe de subsidiarité provient, en effet, des théories de l’humanisme chrétien et la doctrine de l’église catholique. On trouve déjà cette notion dans les pensées de Saint Thomas d’Aquin. Plus tard, le principe de subsidiarité a été formulé pour la première fois par le pape Léon XIII, dans son encyclique Rerum Novarum, qui formalise la doctrine sociale de l’Eglise catholique, à la fin du XIXe siècle alors que la révolution industrielle bat son plein. Ce principe, dit aussi « principe d'aide », énonce que c'est une erreur morale et de charité que de laisser faire par un niveau social trop élevé ce qui peut être fait par le niveau social le plus bas, car on le priverait de tout ce qu'il peut faire. Ainsi, si les Etats sont dépossédés de leurs possibilités d’action, pourquoi maintenir leur existence ? C’est ainsi, par exemple, que chacun des 220 centres de profits d’Ineo GDF Suez sont respectés car ils sont les seuls à pouvoir agir selon les besoins du client.
Ce principe a également été repris par les doctrines libérales de John Locke et de John Stuart Mill. Mais aussi, il figure dans les conceptions des premiers leaders du mouvement ouvrier, comme Proudhon, qui prônait un système basé sur l’association. Le principe de subsidiarité étant là pour éviter que les travailleurs de base ne se voient dépossédés du fruit de leur travail. Le principe figure aussi dans les dogmes du mouvement coopératif qui valorise les différents acteurs travaillant réellement et sur le terrain dans un esprit d’intérêt général, ou règne la confiance et la compréhension. En Europe, la commune reste respectée car elle répond aux besoins les plus élémentaires du citoyen. Chez Ineo GDF Suez, le salarié est également respecté car il connaît le terrain et adhère à des valeurs, communes à l’ensemble du corps social de l’entreprise. L’idée de subsidiarité est présente dans toute la philosophie occidentale, qu’elle que soit son orientation politique, démontrant ainsi son efficacité.