L’institut du bien vieillir Korian a sorti en début d’année un baromètre. Premier constat : malgré la crise, les seniors sont globalement dans un esprit positif. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Nous avons décidé de créer l’Institut du Bien Vieillir Korian pour contribuer à une prise de conscience collective et à l’enrichissement des ressources sur le sujet du Bien Vieillir avec pour objectif d’étudier comment faire de l’avancée en âge une période de vie bien vécue et non redoutable. Ce qui est en jeu n’est pas seulement la qualité des soins apportés aux personnes âgées, mais plus largement la qualité de leur vie.
En collaboration avec l’Institut Ipsos, nous avons décidé de mettre en place un baromètre européen annuel, pour mieux comprendre l’état d’esprit des personnes âgées et suivre dans le temps son évolution : vivent-elles bien leur âge ? Se préparent-elles à la perte d’autonomie ? Ses enseignements sont nombreux et pour certains surprenants. Car oui, les seniors estiment vivre plutôt bien ou très bien leur âge aujourd’hui. Ils sont 87% à le revendiquer. 84% des seniors pensent que la vie est une source de plaisir et c’est encore le cas pour 76% des plus de 80 ans. Alors que chez les 15-64 ans, seulement 43% pensent que la vie n’est plutôt pas, ou pas du tout une source de plaisir pour les plus âgés. Saisissant n’est-ce pas ?
Cet état d’esprit parmi les seniors est très encourageant. Pourtant il peut être ébranlé : la crise, que vous évoquez, est un facteur qui vient le nuancer. On constate en effet que 22% des seniors les plus pauvres estiment que leur vie n’est plus une source de plaisir. La dépendance matérielle ou physique modifie également la perception du plaisir : 59 % de ceux qui éprouvent des problèmes de santé ou des difficultés importantes considèrent que leur vie n’est plus source de plaisir.
En collaboration avec l’Institut Ipsos, nous avons décidé de mettre en place un baromètre européen annuel, pour mieux comprendre l’état d’esprit des personnes âgées et suivre dans le temps son évolution : vivent-elles bien leur âge ? Se préparent-elles à la perte d’autonomie ? Ses enseignements sont nombreux et pour certains surprenants. Car oui, les seniors estiment vivre plutôt bien ou très bien leur âge aujourd’hui. Ils sont 87% à le revendiquer. 84% des seniors pensent que la vie est une source de plaisir et c’est encore le cas pour 76% des plus de 80 ans. Alors que chez les 15-64 ans, seulement 43% pensent que la vie n’est plutôt pas, ou pas du tout une source de plaisir pour les plus âgés. Saisissant n’est-ce pas ?
Cet état d’esprit parmi les seniors est très encourageant. Pourtant il peut être ébranlé : la crise, que vous évoquez, est un facteur qui vient le nuancer. On constate en effet que 22% des seniors les plus pauvres estiment que leur vie n’est plus une source de plaisir. La dépendance matérielle ou physique modifie également la perception du plaisir : 59 % de ceux qui éprouvent des problèmes de santé ou des difficultés importantes considèrent que leur vie n’est plus source de plaisir.
Les seniors revendiquent également leur envie de jouer un rôle dans la société. Que peuvent-ils nous apporter ?
Ils sont en effet nombreux à vouloir être pleinement acteurs de la société. Toujours selon le baromètre européen du Bien Vieillir, 83% des personnes âgées estiment qu’ils occupent une place à part entière dans la société. Pourtant, une fois encore, c’est le regard des jeunes générations qui vient distancer ce constat : 35% des plus jeunes estiment que les seniors sont moins bien considérés dans la société et qu’ils ne sont pas des citoyens à part entière. Une vision qui impacte aujourd’hui le rôle que la société accepte de faire jouer aux seniors.
La perte d’autonomie est pourtant une réalité. Quelles solutions peuvent-elles être développées afin de palier à cette problématique ?
Vous avez raison. Qui plus est, nous avons constatés, au sein de l’Institut du Bien Vieillir Korian, que la perte d’autonomie était souvent insuffisamment anticipée. Chiffre intéressant issu de notre baromètre : près d’un senior sur 2 compte sur ses enfants et 45% d’entre eux sur son conjoint pour l’aider financièrement et physiquement en cas de perte d’autonomie. 54% estiment souhaitable et réaliste de rester chez eux dans un environnement adapté. Chez Korian, nous avons développé des dispositifs d’hospitalisation ou de services infirmiers à domicile pour permettre à ceux qui le souhaitent de bénéficier de soins tout en restant à leur domicile.
Est-ce le rôle des entreprises d’apporter des solutions au bien vieillir, notamment grâce à l’innovation et aux nouvelles technologies ?
Il faut savoir qu’en matière de nouvelles technologies les seniors ne sont pas en reste. 67% des seniors qui se disent connectés envoient des mails régulièrement et 62% s’informent sur internet. Je suis convaincu que les entreprises, mais aussi la nouvelle génération ultra-connectée est en mesure d’apporter des solutions qui incluent aussi la génération de leurs grands-parents et arrière-grands-parents. C’est à ce titre que Korian a signé un partenariat pour trois ans avec l’Innovation Factory, une association à but non lucratif qui est aussi le 1er cluster de l’innovation numérique à Paris. C’est ainsi que durant trois jours en avril dernier, les étudiants de la Web School Factory et de ses écoles partenaires (ESG-PSB, Hetic, Strate) se sont mis dans la peau d’une personne âgée de plus de 80 ans. Leur défi était de proposer des solutions technologiques pour répondre aux questions suivantes : Comment contribuer au maintien de la communication entre nos résidents et leurs familles ? Comment mettre de l’animation dans nos établissements et maintenir un lien social entre les personnes âgées en EHPAD et l’extérieur ? Leurs idées créatives et la fraîcheur du regard porté par les étudiants sur les personnes âgées pendant ce premier week-end ont permis d’imaginer des projets technologiques innovants pour contribuer à une meilleure communication entre les résidents de nos maisons de retraite, leurs familles et l’extérieur qui sont actuellement à l’étude pour être déployées dans les établissements Korian.
L’Institut du Bien Vieillir KORIAN noue également des partenariats scientifiques en vue de favoriser les innovations et promouvoir la recherche médico-sociale. A ce titre nous avons par exemple mené une expérience avec le Centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet, le Ludopole de Lyon et le Centre de Recherche Clinique de l’Hôpital des Charpennes (CRC Vieillissement-Cerveau-Fragilité). Cette première étude française visait à évaluer l’efficacité du jeu dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer en établissements pour personnes âgées dépendantes. L’objectif étant de mesurer l’effet du jeu sur les Symptômes Psychologiques et Comportementaux chez des résidents en unité Alzheimer. Les résultats de cette étude ont montré, entre autres, que le bien-être du résidant évolue positivement suite à une séance de jeu.
C’est l’ensemble de ces éléments : nouvelles technologies ou innovations en matière d’approches thérapeutiques non médicamenteuses qui favoriseront le Bien Vieillir.
L’Institut du Bien Vieillir KORIAN noue également des partenariats scientifiques en vue de favoriser les innovations et promouvoir la recherche médico-sociale. A ce titre nous avons par exemple mené une expérience avec le Centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet, le Ludopole de Lyon et le Centre de Recherche Clinique de l’Hôpital des Charpennes (CRC Vieillissement-Cerveau-Fragilité). Cette première étude française visait à évaluer l’efficacité du jeu dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer en établissements pour personnes âgées dépendantes. L’objectif étant de mesurer l’effet du jeu sur les Symptômes Psychologiques et Comportementaux chez des résidents en unité Alzheimer. Les résultats de cette étude ont montré, entre autres, que le bien-être du résidant évolue positivement suite à une séance de jeu.
C’est l’ensemble de ces éléments : nouvelles technologies ou innovations en matière d’approches thérapeutiques non médicamenteuses qui favoriseront le Bien Vieillir.
KORIAN est également engagé auprès des aidants. Comment accompagner cette population qui est souvent oubliée ?
Il existe aujourd’hui en France environ 8,3 millions d’aidants familiaux ou professionnels qui accompagnent chaque jour une personne en situation de dépendance.Chez Korian, nous avons souhaité nous engager sur l’information et la prévention des aidants, au travers notamment d’un partenariat avec l’association « Aidant Attitude ». Avec cette dernière, nous avons rédigé un guide à destination des aidants, diffusé sur l’ensemble de nos établissements. Nous avons également souhaité apporter notre soutien en participant à la réalisation et à la diffusion en ligne par « Aidant Attitude » d’un film de sensibilisation et d’une Web TV entièrement dédiée aux aidants familiaux et professionnels. A l’occasion de la journée mondiale des aidants le 6 octobre dernier, ce programme a abordé de nombreux thèmes dédiés aux Aidants de tous âges concernés par le handicap, la dépendance, la maladie ou le grand âge.
Des sujets comme la formation des aidants, les aides financières, l’accompagnement d’un proche à domicile ou en EHPAD, l’accompagnement de fin de vie ou encore la place des jeunes dans leur rôle potentiel d’Aidant, sont traités par des experts et par les Aidants eux-mêmes.Enfin, nos documents d’information intitulés « les Essentiels » de l’Institut du Bien Vieillir Korian se veulent des guides pratiques utiles à tous les aidants pour adopter les bons réflexes. Nos dernières publications portent par exemple sur l’hygiène des mains ou vise à « reconnaître les signes de conscience ».
Les aidants sont absolument essentiel dans la mise en place d’un accompagnement sur-mesure de nos résidents. Favoriser le partage de moments de vie quotidienne entre aidant et résidant en Ehpad comme prendre un repas, communiquer via internet pour ceux qui sont éloignés ou participer aux événements de la maison de retraite, participe de l’équilibre des personnes âgées dépendantes et doivent être multipliées. Il faut laisser aux aidants leur place dans les EHPAD aujourd’hui, leur rôle est primordial pour assurer la continuité du lien amical et familial.Pour soulager les aidants qui prennent en charge quotidiennement leur proche dépendant, nous proposons une prise en charge de leur parent lors de séjours ponctuels réguliers (deux ou trois journées par semaine en EHPAD, permettant une continuité de soins dans un environnement chaleureux). Ces solutions intermédiaires sont proposées dans tous les établissements Korian en coordination avec le résidant et son médecin traitant.
Des sujets comme la formation des aidants, les aides financières, l’accompagnement d’un proche à domicile ou en EHPAD, l’accompagnement de fin de vie ou encore la place des jeunes dans leur rôle potentiel d’Aidant, sont traités par des experts et par les Aidants eux-mêmes.Enfin, nos documents d’information intitulés « les Essentiels » de l’Institut du Bien Vieillir Korian se veulent des guides pratiques utiles à tous les aidants pour adopter les bons réflexes. Nos dernières publications portent par exemple sur l’hygiène des mains ou vise à « reconnaître les signes de conscience ».
Les aidants sont absolument essentiel dans la mise en place d’un accompagnement sur-mesure de nos résidents. Favoriser le partage de moments de vie quotidienne entre aidant et résidant en Ehpad comme prendre un repas, communiquer via internet pour ceux qui sont éloignés ou participer aux événements de la maison de retraite, participe de l’équilibre des personnes âgées dépendantes et doivent être multipliées. Il faut laisser aux aidants leur place dans les EHPAD aujourd’hui, leur rôle est primordial pour assurer la continuité du lien amical et familial.Pour soulager les aidants qui prennent en charge quotidiennement leur proche dépendant, nous proposons une prise en charge de leur parent lors de séjours ponctuels réguliers (deux ou trois journées par semaine en EHPAD, permettant une continuité de soins dans un environnement chaleureux). Ces solutions intermédiaires sont proposées dans tous les établissements Korian en coordination avec le résidant et son médecin traitant.
Quels sont selon vous les futurs défis de la silver économie ?
L'explosion démographique des seniors est une opportunité économique et sociale qui dépasse le secteur des soins aux personnes âgées. D'ici 2035, la population des plus de 75 ans progressera de 55 % en Europe pour atteindre 68 millions d'habitants. Plus nombreux, vivant plus longtemps et en meilleure santé, les seniors sont plus exigeants face aux réponses que les professionnels peuvent apporter à leurs besoins, et ce, à chaque étape de leur vieillissement. Tous les secteurs d’activités sont touchés : le logement, le tourisme, l’urbanisme et plus particulièrement la santé.
Face à ce nouveau contexte démographique et à l'évolution des attentes des personnes âgées, il est essentiel de repenser l'offre existante de services. Les seniors recherchent des solutions personnalisées. Ils sont entrés dans l'ère numérique et souhaitent profiter pleinement de la vie. Il faut donc créer des offres plus adaptées à ces nouvelles attentes et les aider à bien vieillir et continuer à profiter de la vie, qu'ils vivent chez eux ou en collectivité.
Face à ce nouveau contexte démographique et à l'évolution des attentes des personnes âgées, il est essentiel de repenser l'offre existante de services. Les seniors recherchent des solutions personnalisées. Ils sont entrés dans l'ère numérique et souhaitent profiter pleinement de la vie. Il faut donc créer des offres plus adaptées à ces nouvelles attentes et les aider à bien vieillir et continuer à profiter de la vie, qu'ils vivent chez eux ou en collectivité.
Philippe Denormandie est Directeur de l’Institut du Bien Vieillir Korian, association qui a pour objectif de réaliser de la recherche appliquée dans le champ du bien vieillir.
Il est Directeur général adjoint du groupe Korian et membre du COMEX. Il a rejoint Korian en 2007. Korian gère plus de 600 établissements (EHPAD, SSR et maintien à domicile) en France, Allemagne, Italie et Belgique.
Philippe Denormandie est chirurgien des Hôpitaux Hôpital Raymond Poincaré, Responsable de l’unité de neuro-orthopédie adulte : activités axées sur le traitement des déficiences motrices d’origine neurologique chez les personnes handicapées adultes et les personnes âgées.
Il est Directeur général adjoint du groupe Korian et membre du COMEX. Il a rejoint Korian en 2007. Korian gère plus de 600 établissements (EHPAD, SSR et maintien à domicile) en France, Allemagne, Italie et Belgique.
Philippe Denormandie est chirurgien des Hôpitaux Hôpital Raymond Poincaré, Responsable de l’unité de neuro-orthopédie adulte : activités axées sur le traitement des déficiences motrices d’origine neurologique chez les personnes handicapées adultes et les personnes âgées.