Being Nuclear constitue une nouvelle étape dans la construction d'un concept cher à Gabrielle Hecht. L'auteure y approfondit en effet l'étude d'une technologie à travers le prisme de l'analyse politique et sociale ; elle y aborde le nucléaire comme un fait « technopolitique ». À travers le prisme du technopolitique, Gabrielle Hecht met en évidence que plus d'une organisation et plus d'un pays peuvent être considérés comme nucléaires. Les États disposant de l'arme atomique ne sont ainsi plus les seuls à pouvoir être désignés comme tels.
En l'occurrence, des pays producteurs d'uranium comme l'Afrique du Sud, la Namibie, le Niger ou le Gabon peuvent être désignés comme des pays nucléaires au sens technopolitique puisqu'ils sont des maillons importants de la filière de l'atome. À partir des années 1960 notamment, ces pays deviennent des acteurs importants du marché de l'uranium, ce qui a pour effet de créer certaines tensions politiques, économiques et scientifiques à l'intérieur de ces pays. En exploitant des données historiques, Gabrielle Hecht montre notamment en quoi ces tensions contribuent à faire bouger les lignes de la « nucléarité » de l'uranium. Pour mieux vendre ou mieux acheter, les États, les firmes, les organisations n'hésitent pas à influencer directement l'idée de dangerosité associée à ce produit sensible.
L'auteur s'intéresse également à la question de la santé à travers le cas des mineurs et de leur exposition au gaz radioactif qu'est le radon. Une fois de plus, le travail de Gabrielle Hecht s'intéresse aux dynamiques sémantiques et illustre la façon dont le poids des enjeux économiques, sociaux et scientifiques a influencé la manière de décrire les dangers de la vie des mineurs. D'un pays à une autre, les critères de contrôle, les normes d'exposition ont ainsi fait l'objet de manipulation, toujours en vue de faire évoluer la notion de nucléarité.
Gabrielle Hecht ne néglige pas de présenter les forces d'opposition, notamment incarnées par des mineurs et des syndicats, qui ont lutté pour faire admettre et reconnaître les risques de leurs métiers. Mais au-delà de ce travail descriptif, la véritable plus value de Being Nuclear est véritablement de savoir montrer que la notion de dangerosité, ou « nucléarité, de l'uranium change dans le temps et dans l'espace. Un processus qui n'a rien d'anodin et qui détermine notamment la perméabilité d'une société à une technique, à ses atouts, mais aussi à ses risques.
En l'occurrence, des pays producteurs d'uranium comme l'Afrique du Sud, la Namibie, le Niger ou le Gabon peuvent être désignés comme des pays nucléaires au sens technopolitique puisqu'ils sont des maillons importants de la filière de l'atome. À partir des années 1960 notamment, ces pays deviennent des acteurs importants du marché de l'uranium, ce qui a pour effet de créer certaines tensions politiques, économiques et scientifiques à l'intérieur de ces pays. En exploitant des données historiques, Gabrielle Hecht montre notamment en quoi ces tensions contribuent à faire bouger les lignes de la « nucléarité » de l'uranium. Pour mieux vendre ou mieux acheter, les États, les firmes, les organisations n'hésitent pas à influencer directement l'idée de dangerosité associée à ce produit sensible.
L'auteur s'intéresse également à la question de la santé à travers le cas des mineurs et de leur exposition au gaz radioactif qu'est le radon. Une fois de plus, le travail de Gabrielle Hecht s'intéresse aux dynamiques sémantiques et illustre la façon dont le poids des enjeux économiques, sociaux et scientifiques a influencé la manière de décrire les dangers de la vie des mineurs. D'un pays à une autre, les critères de contrôle, les normes d'exposition ont ainsi fait l'objet de manipulation, toujours en vue de faire évoluer la notion de nucléarité.
Gabrielle Hecht ne néglige pas de présenter les forces d'opposition, notamment incarnées par des mineurs et des syndicats, qui ont lutté pour faire admettre et reconnaître les risques de leurs métiers. Mais au-delà de ce travail descriptif, la véritable plus value de Being Nuclear est véritablement de savoir montrer que la notion de dangerosité, ou « nucléarité, de l'uranium change dans le temps et dans l'espace. Un processus qui n'a rien d'anodin et qui détermine notamment la perméabilité d'une société à une technique, à ses atouts, mais aussi à ses risques.
(1) HECHT, G., Being Nuclear – Africans and the Global Uranium Trade, MIT Press, 2012, 480 pp..